De plus en plus nombreux sont, à en croire les dernières statistiques 2013 de l'Office fédéral des migrations (ODM), nos compatriotes en quête du statut de réfugié politique dans la Confédération helvétique. Pas moins de 792 demandes d'asile émanant de ressortissants nationaux ont été enregistrées en 2013. Une augmentation de 3,9% par rapport à 2012, qui a propulsé l'Algérie au rang des 10 principaux pays de provenance des requérants d'asile. Mais l'Erythrée était une nouvelle fois le pays dont est issu le plus grand nombre de candidats au statut de réfugié politique durant l'année écoulée avec 2563 demandes, et ce, malgré une diminution de 1844 demandes par rapport à 2012. Ainsi, et pour la première fois depuis 2005, la Suisse a perdu sa place parmi les trois premiers pays de destination des requérants d'asile érythréens en Europe, insiste l'ODM. Le deuxième pays de provenance étant la Syrie, avec 1901 demandes (+ 672, + 54,7 %), dont 683 émanaient de Syriens arrivés en Suisse grâce aux facilités accordées pour l'octroi de visas, en raison de la guerre civile qui s'y poursuit. Les troisième et quatrième pays d'origine des requérants d'asile sont le Nigeria, avec 1764 demandes (- 982, - 35,8%) et la Tunisie, avec 1737 demandes (- 502, - 22,4%). Une décrue sensible du nombre de candidats à l'asile des deux nationalités que l'ODM explique par le traitement prioritaire et rapide des demandes de ressortissants de pays pour lesquels le taux de reconnaissance est faible. D'autres régions de provenance importantes en 2013 étaient le Maroc (1068, + 14,7%), l'Afghanistan (892, - 35,6%), le Kosovo (698, + 20,6%), le Sri Lanka (684, + 38,5%) et enfin la Chine (675, - 16,5%). En somme, Berne a clos l'année 2013 avec 21 465 demandes d'asile, en baisse de 25% par rapport à 2012, et ce, au moment où une hausse de plus de 25% était enregistrée sur toute l'Europe. La proportion des demandes déposées dans la Confédération, par rapport au total des demandes en Europe, étant passée de 8,2% à moins de 5%. Un recul qui risque de s'accentuer avec la restructuration attendue de la procédure d'asile. En effet, sur décision du Conseil fédéral, devraient entrer en vigueur à partir du 1er février des dispositions législatives et réglementaires de plusieurs nouvelles procédures relevant du domaine de l'asile. Des modifications susceptibles de contribuer à accélérer davantage les procédures et cibleront en particulier les demandes de ressortissants de pays pour lesquels le taux de reconnaissance est faible. Toutefois, le rapatriement des candidats à l'asile déboutés, les Algériens surtout, continue de poser problème pour les autorités suisses. Car, en l'absence de protocole d'application pour la conclusion duquel Berne est toujours en pourparlers avec Alger, l'accord bilatéral de réadmission liant les deux parties demeure sans réel effet. Conclu depuis le 3 juin 2006, cet accord, faut-il le souligner, s'appuie exclusivement sur le principe de l'identification préalable de la personne concernée, l'authentification de sa nationalité, du renvoi en cas d'erreur sur la nationalité, de la préservation des droits acquis par les ressortissants concernés. Ce qui explique en partie le recours massif de nos compatriotes à la procédure de demande d'asile, se sachant à l'abri d'une reconduite à la frontière. Non moins nombreux sont, par ailleurs, nos ressortissants à avoir opté pour une autre terre d'asile, la Roumanie. Plus de 600 demandes y ont été déposées, d'après l'Office statistique de l'Union européenne (Eurostat). Ce qui fait d'eux la première communauté en termes de demandes déposées auprès de l'Office roumain pour l'immigration (ORI), autorité relevant du ministère de l'Administration et de l'Intérieur. Les Marocains viennent après, avec en moyenne 355 demandes.