Les partis qui appellent au boycott pourront mener leurs actions dans leurs propres sièges. Les lieux publics seront réservés uniquement aux candidats confirmés à la Présidentielle du 17 avril 2014. Le ministère de l'Intérieur affiche d'ores et déjà ses intentions d'étouffer toutes les voix qui risquent de décourager les électeurs. Sans avancer d'argument juridique justifiant cette position, les responsables du ministère de l'Intérieur se disent décidés à ne tolérer que les campagnes pour la participation à la prochaine élection. «Il est inconcevable de travailler dans le sens de la sensibilisation pour une forte participation à ce scrutin et permettre en même temps des actions qui vont à contresens de cette démarche», martèle le directeur des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur, Mohamed Talbi. S'exprimant lors d'une conférence de presse animée hier à Alger, il affirme que les 3250 salles et lieux publics recensés par les services de l'administration seront mis exclusivement au service des candidats confirmés par le Conseil constitutionnel. «Toutes les salles et infrastructures recensées à cet effet seront mises à la disposition des candidats. C'est clair, net et précis», déclare-t-il, précisant que ces lieux publics devraient en principe être suffisants pour abriter les meetings qui seront organisés par les partis politiques, parrainant des candidats ou les candidats eux-mêmes. Dans ce sens, il suggère à ceux qui appellent au boycott de la prochaine Présidentielle de tenir leurs actions dans leurs propres sièges. «Pour ce qui est de l'appel au boycott prôné par certains partis politiques, ils sont libres de leur choix. Cela fait partie de la démocratie. Il y a ceux qui appellent à la participation, ceux qui participent directement et ceux qui ont une autre opinion et nous la respectons. S'ils organisent des actions dans leurs propres sièges, nous considérerons cela comme des activités organiques», ajoute-t-il. La réaction des responsables du ministère constitue une réponse au RCD et au MSP qui ont annoncé leur volonté de mener des actions de terrain pour appeler au boycott de la Présidentielle qualifiée de «fermée». 85 postulants à la candidature Revenant sur la question de la neutralité de l'administration qui a toujours été pointée du doigt par les candidats et les partis, Mohamed Talbi rappelle toutes les dispositions légales garantissant, selon lui, ce volet. Il affirme que l'administration traitera tous les candidats sur un pied d'égalité. «Les salles et autres lieux publics seront strictement réservés aux candidats. Le rôle de l'administration est de traiter tous les candidats sur un même pied d'égalité», assure-t-il. Dans la foulée, il annonce que 85 postulants à la candidature pour la Présidentielle du 17 avril prochain, dont 18 présidents de parti politique, ont retiré les formulaires de souscription. Le chiffre a été enregistré, dit-il, mardi dernier à 16h. «Les postulants à la candidature qui ont retiré les formulaires ne sont pas encore des candidats officiels et ils ne seront considérés comme tels, en vertu de la loi, qu'une fois que le Conseil constitutionnel aura statué sur la validité de leurs dossiers de candidature», précise-t-il. Mohamed Talbi revient aussi sur l'opération de révision des listes électorales et l'assainissement du fichier. Dans ce sens, il affirme que le corps électoral est composé actuellement de plus de 22 millions d'électeurs. Selon lui, la révision annuelle des listes électorales a permis de recenser 541 837 nouveaux inscrits et de radier 525 934 autres.