On dit souvent que le sport c'est la santé. Et c'est à partir de là que les parents incitaient, généralement, leur progéniture à la pratique du sport. Une logique qui ne semble plus être de notre époque, puisque cette fameuse devise n'est plus ce qui motive les parents, du moins la majorité d'entre eux, à inciter leurs enfants à la pratique du sport en général, et en particulier du football. En effet, il y a lieu de constater qu'un nouveau phénomène social s'est emparé des parents, qui font des pieds et des mains pour que leurs enfants soient intégrés dans les clubs de foot. Un rush qui devait faire réjouir, tant que le nombre de pratiquants est un signe de vitalité et de réussite dans le sport, et le football en particulier, surtout qu'à une époque, notamment la période post-indépendance, la pratique du foot était considérée comme tabou chez beaucoup de familles, considérant cela comme une perte de temps et surtout un élément perturbateur du cursus scolaire des enfants qui devait assurer leur avenir professionnel. Depuis, les choses ont bien changé, notamment lors de ces deux dernières décennies, avec une majorité de parents de la classe moyenne, qui font de la pratique sportive et plus particulièrement footballistique un nouveau filon d'or et pour cause : la notion du gain par le football, puisque les parents voient dans le football une manière d'assurer l'avenir de leurs enfants, au vu des salaires que peut s'offrir un footballeur en Algérie, et qu'un simple cadre ne pourrait amasser durant une décennie de travail. «Si j'avais su, j'aurais laissé mon fils se consacrer exclusivement au football», nous disait, il y a quelques jours, un père de famille, alors qu'on se penchait déjà sur ce phénomène qui résume la motivation réelle de beaucoup de parents. Parents, les nouveaux agents de joueurs Il est d'usage que les recruteurs des jeunes footballeurs, qu'on appelle communément les détecteurs de talents, aillent dans les écoles et les quartiers pour dénicher des jeunes et futurs champions pour leur club employeur, en se basant dans leur quête sur un facteur primordial, à savoir le «talent». Mais de nos jours, il semble qu'avec nos clubs qui ont abandonné leur vocation première de formateurs, ces détecteurs de talents pour leur chercher de jeunes futurs champions ne se servent plus. Une mission qui est désormais vouée aux parents, puisque ces derniers, du moins ceux qui veulent à tout prix voir leurs enfants embrasser une carrière de footballeur, avec le beau «pactole» que touche de nos jours le joueur «professionnel». De ce fait, point de talent qui tienne ou de véritables prédispositions pour le football pour ces enfants, dont les parents usent de divers subterfuges, notamment leurs connaissances et relations, pour placer leurs enfants dans des clubs, dans l'espoir de leur assurer un avenir professionnel et le leur en même temps, puisque pour ceux qui plus au moins émergent, ce sont leurs parents qui font office de managers et donc gèrent la carrière de leurs enfants, aussi bien sur le plan sportif que financier. Un véritable investissement pour les parents qui voient désormais en leurs enfants une nouvelle source d'enrichissement, vu que le football en Algérie offre tant de «sous», même en l'absence d'un minimum de talent et surtout d'éthique sportive, avec toutes les valeurs véhiculant le sport qui sont désormais devenues des slogans creux et dépassés, pour ne pas dire obsolètes.