Arrivé vendredi après-midi à Laghouat, le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, El Hadi Khaldi, a entamé sa visite par une séance de travail tenue au siège de la wilaya. Au cours d'une longue allocution, le ministre, qui a pris le soin de s'excuser auprès de l'assistance pour avoir gâché son week-end et raté l'ouverture de la Coupe du monde, a mis sa casquette de père de famille pour dire : « Je suis venu me plaindre à vous, trouver avec vous les moyens de prendre en charge le nombre alarmant d'élèves exclus des écoles... » Avant d'ajouter : « Il n'est plus question de parler d'exclus quand il s'agit d'orienter nos enfants selon leurs aptitudes et selon nos besoins. » Au cours de cette allocution, qui s'apparente à une mise en application du discours prononcé par le chef de l'Etat au cours de sa visite de septembre dernier, le ministre s'est montré critique vis-à-vis de certaines spécialités. « Il n'est plus question de former des chômeurs, je ne suis pas contre la formation de coiffeurs, d'agents de saisie à condition que cela se fasse en dehors des heures de travail, à titre de loisir. » Le ministre, qui est revenu longuement sur les chiffres de la relance, a particulièrement insisté sur la nécessité de former selon les besoins, lesquels besoins se situent au niveau du bâtiment et de l'agriculture. Pour ce faire, l'apprentissage est désigné comme « la meilleure formation qu'il nous faut valoriser », dit-il. Le ministre a interpellé les élus auxquels incombe la tâche du recensement des besoins pour une meilleure orientation des élèves. « Quel est le maire qui connaît le nombre de plombiers, de menuisiers, d'artisans sur le territoire de sa commune ? », s'est-il interrogé. Le ministre, qui a fait part de la disponibilité de son département à prendre en charge la réalisation et l'équipement d'annexes au niveau de chaque commune, a insisté sur le rôle des commissions d'orientation pour dire que la prochaine session sera celle de l'espoir. Par ailleurs, le ministre est revenu sur la question de la création d'un observatoire de la formation professionnelle et la présentation prochaine au niveau du conseil de gouvernement de la loi d'orientation du secteur. Il faut rappeler que c'est la troisième visite du ministre à Laghouat. Si l'une d'elles est intervenue au lendemain des résultats du bac, celle-là, qui a lieu à l'occasion de l'épreuve, fait dire à ceux qui connaissent l'homme qu'il est bien parti pour succéder à l'inamovible ministre de l'Education nationale.