Théoriquement, la grève du CNES prendra fin demain. Le préavis déposé par le syndicat portait sur un débrayage d'un mois à compter du 13 mai dernier. Mais selon le coordinateur du CNES de Boumerdès, M. Chebout, ce sont les assemblées générales des enseignants grévistes qui vont prendre le relais et maintenir la protestation. A Boumerdès où quelque 150 enseignants sur les 833 que compte l'université ont adhéré à ce mouvement, on s'attend à ce que le débrayage se poursuive. « La totalité des membres de l'assemblée générale est favorable à la poursuite de la protestation jusqu'à l'aboutissement de notre combat. Nous exigeons la satisfaction pleine de notre plate-forme de revendication et la levée du contrôle judiciaire sur nos syndicalistes. D'ailleurs, nous avons prévu des marches de protestation durant la matinée de mardi (demain, ndlr) dans toutes les universités acquises au mouvement. Dans notre établissement, les salaires du mois de juin n'ont pas été versés pour les enseignants qui ont suivi le mot d'ordre de grève », nous a déclaré hier M. Chebout. A l'université M'hamed Bougara, la grève du CNES a perturbé le déroulement des examens pour des milliers d'étudiants (près de 8000 selon le CNES et quelque 4500 d'après le rectorat). La faculté des sciences a été quasi paralysée durant ces 30 jours d'arrêt de travail, tout comme le département des sciences de gestion et, à un degré moindre, celui des sciences commerciales. Les examens qui n'ont pas pu avoir lieu dans les départements touchés par la grève, reportés de semaine en semaine depuis le 13 mai dernier, viennent encore d'être ajournés. On compte les tenir à partir de demain, mais les enseignants ne l'entendent pas de cette oreille. Ce qui ajoute au désespoir des étudiants qui, dès le début de la grève, se sont déclarés « lésés par ces perturbations ». Quelques-uns ont même formulé le vœu de voir les contrôles reportés jusqu'à septembre prochain. La semaine dernière, ils ont organisé un rassemblement devant le rectorat dans le but d'amener l'administration à satisfaire cette revendication.