L'Afrique a entamé la Coupe du monde 2006 sur la pointe des pieds. La Côte d'Ivoire, présentée comme la meilleure sélection du continent, a raté ses débuts en échouant (1-2) devant l'Argentine, samedi à Hambourg. Les nouvelles en provenance d'Allemagne, des autres sélections du continent, ne sont pas réjouissantes. Depuis vendredi, le Togo est sans sélectionneur. A la surprise générale, son sélectionneur, l'Allemand Otto Pfister, a claqué la porte, fatigué par les querelles qui minent le groupe, les menaces répétées des joueurs de recourir à la grève pour une histoire de primes non versées. Otto Pfister a refusé de prendre le moindre risque avec les Eperviers qui ont perdu la tête. C'est de mauvais augure à deux jours du premier match historique du Togo en Coupe du monde face à la Corée du Sud. Avant le Togo, des sélections aussi prestigieuses comme le Cameroun, lors de toutes les éditions auxquelles il a pris part, le Nigeria, le Sénégal... ont vécu cette situation. C'est un problème d'organisation et de gestion de la sélection qui a toujours constitué un frein à la progression des représentants africains surtout lors des grands rendez-vous. Le Togo va payer la facture de ses errements dans le domaine du management de la sélection et de qui va avec. Les Eléphants de Côte d'Ivoire, eux-aussi, ne sont pas à l'abri d'une forte secousse si d'aventure les sorties face à la Serbie-Monténégro et les Pays-Bas se soldent par des défaites. Le Français Jean-Marc Guillou qui est derrière la réussite des gamins de sol béni qui feront ensuite la gloire de l'ASEC Mimosas avant de s'éparpiller en Europe et de former l'actuelle sélection nationale, lance des missiles à tout bout de champ en direction de son compatriote Henri Michel, patron des Eléphants, et de tous ceux qui l'ont privé du fruit de son travail. Sa recette est simple. Il tente d'opposer « ses » enfants à ceux qui ont été formés en Europe en visant plus particulièrement la vedette du pays, Didier Drogba. Les dégâts risquent d'être énormes si la manœuvre Guillou est couronnée de succès. L'Angola et le Ghana n'offrent pas un meilleur visage. Les Palanas Negras, qui ont affronté le Portugal, hier soir, et les New Black Stars, qui donneront la réplique à l'Italie, n'ont pas trop de repères. En définitive, seule la Tunisie émerge du lot. Elle s'est déjà projetée vers l'après-Coupe du monde puisqu'elle a renouvelé le contrat de Roger Lemerre de deux ans (2008). Nos frères tunisiens ont compris, depuis longtemps, que l'avenir se conjugue au présent en football.