De petite localité d'à peine quelques milliers d'âmes, la commune de Staouéli est appelée à devenir un important pôle immobilier. Des investisseurs libanais, saoudiens et des émiratis s'intéressent de plus en plus à l'investissement dans le domaine de l'immobilier à Staouéli. «Notre commune attire des investisseurs dans le domaine de l'immobilier, notamment d'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis. L'intérêt qu'ils portent à notre commune devra métamorphoser l'image urbaine de l'agglomération. Pour cela, nous sommes en train de travailler dans le sens de la concrétisation de ces projets», dira M. Belkaïd, président de l'APC. «Aussi, l'intérêt des investisseurs, qu'ils soient nationaux ou étrangers, est porté sur l'hôtellerie. Staouéli est une localité balnéaire. Elle possède un potentiel touristique qui est loin d'être négligeable. Nous pouvons, grâce à ces investissements, promouvoir la destination Staouéli. Ces ambitions ne sont guère chimériques, il suffit d'avoir la volonté politique et les moyens financiers pour les concrétiser», ajoute-t-il. La commune de Staouéli possède d'énormes atouts dans le domaine du tourisme. En plus d'un important linéaire de plages, la commune est ouverte par le sud sur un important réseau routier, en l'occurrence l'autoroute Est-Ouest. La ville se trouve dans une partie de l'Algérois et est considérée comme semi-rurale. En dépit de cette configuration, la commune a connu dans un passé récent et connaît toujours une altération de sa structure urbaine. Au fil des années, la frénésie du béton a eu raison de Staouéli. Le petit village de naguère s'est mué en une agglomération sans âme. Des lotissements et des cités aux allures tentaculaires se sont greffés au noyau du village, lui conférant un aspect peu attrayant. Dans cet amalgame de constructions, Staouéli, comme partout ailleurs en Algérie, a perdu sa vocation première, qui est celle de la plaisance sur les rives de la mer. «Le progrès est-il une arme à double tranchant ? Il faudra choisir entre garder le style du passé ou entrer dans une espèce de développement moderne qui ne reconnaîtra plus les aspects de l'architecture et du mode de vie d'hier», affirmera un architecte natif de Staouéli. Cependant, la ville de Staouéli n'a pas gardé le cachet qui lui est propre et elle s'est égarée dans les méandres d'un progrès qu'elle n'a pas su adopter. Le béton a désormais envahi les moindres jardins et potagers de Staouéli. «Les constructions sont difformes. Il n'existe aucune logique urbaine dans cette forêt de bâtisses», ajoute-t-il. Les bidonvilles sont un grand problème. Même les haouchs et les espaces agricoles n'ont pas échappé à ce constat. Pis encore, des bidonvilles ont vu le jour en l'espace de quelques années seulement. Sidi Amar, la cité Kaïti, Ben Dadda, ou encore la cité Gomez sont des bidonvilles où les conditions de vie sont lamentables. «Nos enfants ont grandi dans ces taudis, certains d'entre eux se sont mariés ici. Nous attendons depuis des années notre relogement. Nous sommes des Algériens à part entière», déplore un habitant du bidonville Ben Dadda. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la région est connue pour être le point de chute des hommes politiques et des hauts fonctionnaires. Dans cette localité, le faste côtoie la misère. «Nous ne sommes pas loin de la résidence d'Etat. Les haut placés, les ministres et les cadres de l'Etat passent par là. Notre présence sur leur itinéraire les gêne certainement. Mais nous sommes là et nous y resterons jusqu'à ce que l'Etat nous trouve une solution. Nous sommes aussi des Algériens», ajoutera notre interlocuteur. Les équipements publics A Staouéli, si le centre-ville est pourvu de toutes les commodités répondant aux besoins des habitants, il n'en est pas de même des haouchs et des localités limitrophes. Les habitants de ces quartiers et lotissements déplorent l'absence d'équipements publics tels que les bureaux de poste, les centres culturels, les salles de soins et les infrastructures sportives. «Les quartiers manquent tous de commodités. Vous allez trouver de l'électricité chez la plupart des habitants, mais le gaz de ville, l'éclairage public et l'assainissement n'existent pas dans certains lotissements. Il y a toujours un manque», dira un habitant du domaine Gasmi. Et d'ajouter : «Nous avons l'eau courante, l'électricité et le gaz, mais nous n'avons pas d'assainissement. Nous avons des fosses septiques que nous vidangeons périodiquement». S'agissant du transport, les habitants du centre-ville déplorent le manque de transport vers Moretti ou le Sheraton. «Il n'y a pas de manque pour les navettes qui vont sur Alger, mais les bus qui desservent les localités proches telles que Moretti font défaut», affirmera une étudiante. «En plus, les bus sont vétustes et ne répondent pas aux normes d'usage», poursuit-elle. S'agissant des structures dédiées aux loisirs éducatifs et aux sports, la commune de Staouéli en manque cruellement. «Nous avons des maisons de jeunes, mais elles ne peuvent pas à elles seules répondre aux besoins grandissant des jeunes. Par ailleurs, les activités dans ces structures sont payantes et de moindre qualité», dénoncent des jeunes de la commune. «Ces structures sont pourtant gérées par la direction de la jeunesse et des sports, c'est-à-dire par une institution étatique. Par souci de rentabilité, toutes les activités sont devenues payantes, y compris les activités sportives», poursuivent-ils. Les jeunes de Staouéli préfèrent se rabattre sur les cafés et les cybercafés du centre-ville. Idem pour les salles de sport qui sont fréquentées par une certaine catégorie de citoyens, ceux qui ont les moyens. «Il ne nous reste que les jardins publics et les cafés», regrettent des jeunes qui habitent le bidonville Kaïti.