Le Dr Moualek Mouloud revient dans cet entretien sur la nécessité de la prise en charge de cette maladie et prévenir ses complications qui sont souvent fatales pour les patients. -L'hypertension artérielle touche une large proportion de la population algérienne. Des enfants sont aussi touchés selon certains spécilistes... La prévalence de l'hypertension artérielle (HTA) est de plus en plus croissante, devenant la première cause d'hospitalisation et de mortalité hospitalière en Algérie. Elle est d'environ 35%, ce qui rejoint pratiquement celle de par le monde. Elle touche effectivement les personnes âgées de plus 30 ans, mais nous la retrouvons chez les moins de 30 ans, notamment chez les jeunes obèses. Mais les études n'ont pas encore montré cet état de fait puisque toutes les enquêtes menées ont concerné la frange de la population âgée de 30 ans et plus. L'HTA constitue un problème majeur de santé publique de par sa prévalence et ses complications, tels les AVC, l'atteinte rénale, l'insuffisance cardiaque et les atteintes coronariennes. Il s'agit d'une maladie multifactorielle. A l'heure actuelle, 9,4 millions de décès sont imputables aux complications de l'hypertension artérielle dans le monde, selon l'OMS. -La journée organisée ce week-end par le Collège algérien des cardiologues libéraux est consacrée exclusivement à ce thème qu'est l'hypertension artérielle. Pourquoi ? Il s'agit d'une journée de formation médicale continue animée par des conférenciers algériens et français, experts et spécialistes de l'hypertension artérielle à laquelle le collège des cardiologues accorde une grande importance. Une formation qui nous permettra d'assurer une prise en charge optimale des patients algériens. Plusieurs aspects de cette pathologie sont débattus. Toute une thématique est réservée au rôle de l'alimentation dans l'hypertension artérielle, sachant que l'excès de sodium dans l'alimentation peut générer l'hypertension. Un état des lieux quant à cette maladie dans les différentes régions de notre pays a également été fait. Un chapitre bien particulier de cette pathologie qu'est l'hypertension artérielle résistante, c'est-à-dire l'hypertension qui ne se stabilise pas malgré le traitement bien prescrit par le médecin et bien observé par le patient est également évoqué avec les nouvelles méthodes thérapeutiques pour cette pathologie. -Que préconise le Collège algérien des cardiologues libéraux pour aider à freiner l'évolution de cette maladie en Algérie ? Au-delà de la formation médicale continue qui concerne le praticien algérien qui doit prendre plus de temps pour expliquer à son patient ce qu'est l'HTA, il y a lieu de sensibiliser la population algérienne sur les complications que peut engendrer cette maladie. Notre objectif est d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur l'importance de la prévention contre cette maladie et ses complications, laquelle doit intervenir par la lutte contre les facteurs de risques sachant que l'HTA est le facteur de risque majeur des maladies cardio-vasculaires.