Le SG du FLN demande aux responsables de son parti de limiter leurs interventions, déclarations et débats «aux seules questions organiques.» Amar Saadani veut mettre fin à la polémique qu'il a lui-même déclenchée. Dans une directive envoyée aux responsables de son parti et dévoilée hier lors d'une rencontre, à Alger, avec les mouhafedhs, le secrétaire général du FLN demande de «cesser toute polémique politique». Dans cette directive, censée être interne, Amar Saadani, qui a pourtant déclenché lui-même la polémique autour du DRS, demande aux responsables de son parti de limiter leurs interventions, déclarations et débats «aux seules questions organiques intéressant le parti et aux préparatifs en cours de la campagne électorale en faveur du candidat du parti, le président Abdelaziz Bouteflika». Pour mieux recentrer son discours, Amar Saadani, qui a évité de rencontrer directement la presse, a réitéré le respect que voue son parti à l'armée. Le FLN a «toujours eu de la considération pour l'institution militaire, dont il a de tout temps salué le rôle avant-gardiste dans la protection du pays et la préservation de sa stabilité», a indiqué Saadani qui a tenu à démontrer que tous les responsables des mouhafadhas du pays sont venus assister à «sa» réunion. Ces derniers ont appelé, dans une déclaration qui a sanctionné les travaux de leur rencontre, qui n'a duré que quelques minutes, la direction du parti à «actionner les commissions de discipline et la prise de sanctions réglementaires» à l'encontre des opposants. Dans la réunion tenue à huis clos, Amar Saadani a axé son intervention sur les préparatifs techniques en vue de l'ouverture des permanences de campagne du candidat du parti, Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier n'a pourtant pas annoncé sa candidature, mais Amar Saadani et ses partisans n'ont plus aucun doute. Ils attendent «l'annonce officielle» de la candidature de leur champion. Les redresseurs ignorés Une annonce qui interviendra, selon les proches de Saadani, sous peu. Mais en attendant, le secrétaire général du FLN a tenu à informer ses invités du jour que «Abdelaziz Bouteflika n'a toujours pas retiré les formulaires de candidature» lui permettant de recueillir les signatures de citoyens ou d'élus. Comme promis lors d'une récente sortie médiatique, Amar Saadani n'a rien dit sur ses adversaires. «Je ne parlerai plus de ce sujet», avait-il indiqué récemment. Une manière de rappeler que Abderrahmane Belayat et ses partisans ne «sont que des chargés de mission». «Leur mission se terminera le 17 avril prochain», a insisté le secrétaire général du FLN. Il est difficile, pourtant, de distinguer les partisans et les adversaires de Amar Saadani. Car, après avoir signé une pétition dénonçant les propos de leur secrétaire général, les secrétaires des mouhafadhas avaient tous répondu à l'appel de leur parti. «Saadani ou pas, il suffit qu'on nous appelle pour lever nos mains. Autrement, nous respectons la légalité», a avoué un mouhafedh d'une wilaya du Centre. Une preuve supplémentaire que Saadani est encore, du moins pour quelques jours, dans les bonnes grâces du système. En attendant, bien sûr, un autre coup de fil.