C'est le message qu'il a transmis dans l'après-midi d'hier aux mouhafedhs du parti réunis à Alger et à qui il est désormais demandé de se concentrer sur la préparation de la campagne électorale du scrutin présidentiel. Les instances du parti sont donc soumises à une instruction leur interdisant d'évoquer d'autres sujets ne relevant pas des structures organiques de l'ex-parti unique. Il est ainsi suggéré aux mouhafedhs de «fermer la porte de la polémique politique en axant toutes les interventions et autres déclarations uniquement sur les questions organiques du parti». Amar Saâdani invite, dans ce sens, ses interlocuteurs à préparer «la campagne électorale en faveur du candidat du parti, qui est Abdelaziz Bouteflika». Pour y mettre les formes, Amar Saâdani a enveloppé son appel à la «trêve» dans ce qu'il présente comme une «instruction». L'instruction en question s'articule, indique Saâdani, sur le dernier message adressé par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, au vice-ministre de la Défense, Gaïd Salah, suite au crash d'un avion militaire survenu à Oum El Bouaghi. «Nul n'est en droit, quelles que soient ses responsabilités, de s'en prendre à l'Armée nationale populaire ni aux autres institutions constitutionnelles du pays», avait indiqué le président de la République. Et c'est sur la base de ces propos que Amar Saâdani prend acte de la fin de la polémique. Pour lui, «la période de la polémique a été tranchée par le chef de l'Etat, et cela, à toutes les échelles». Le secrétaire général du FLN, qui note, au passage «les lectures diverses» enregistrées depuis, apporte à l'occasion, la lecture du parti. «Pour notre parti, les messages ne nous concernent pas. Ou bien disons qu'ils ne nous concernent pas comme destinataires, mais nous concernent par le contenu», annonce Amar Saâdani, qui s'engage au nom du parti à «respecter le contenu à tous les niveaux». D'où, expliquera-t-il, le recours à l'instruction numérotée 4, censée, ajoutera-t-il, «mettre les choses au clair». Une seconde partie de l'instruction Saâdani évoque l'institution militaire. A ce propos, il est écrit que «le FLN a eu toujours de la considération pour l'Institution militaire dont il a de tout temps salué le rôle avant-gardiste dans la protection du pays et la préservation de sa stabilité». Amar Saâdani met en garde, aussi, «les parties qui exploitent la polémique politique pour attenter à la stabilité du pays et sortir le sujet de son contexte dans le seul objectif de compromettre la campagne électorale». Les secrétaires de mouhafadhas, qui se sont réunis, une fois rendue publique l'instruction Saâdani, n'ont pas manqué l'occasion d'y adhérer via une déclaration. Dans cette déclaration, il a été réitéré l'appel à la mobilisation en vue de la campagne électorale de la présidentielle 2014 dont le parti n'attend que l'annonce de candidature de Abdelaziz Bouteflika. Les rédacteurs du document dénoncent «les comportements enregistrés en dehors des cadres réglementaires et organiques du parti». Allusion ainsi formulée au groupe d'Abderrahmane Belayat, qui ne désespère pas d'une destitution de Amar Saâdani, les mouhafedhs réclament de la direction des sanctions et des poursuites contre les concernés. A. Y.