- Lotfi Boumeghar, directeur de la communication du candidat Ali Benflis : «L'Algérie a besoin d'un climat de sérénité et d'apaisement» «Dans sa déclaration de candidature, notre candidat avait appelé à préserver les institutions de la République. Maintenant, que le chef de l'Etat dise la même chose, nous disons que c'est bien. L'Algérie a besoin d'un climat de sérénité et d'apaisement en cette période préélectorale. Nous avons dit que les déclarations attentatoires aux institutions ne sont pas dans l'intérêt de l'Algérie. Nous avons déjà dit que les Algériens ont besoin, en ce moment précis, d'un véritable débat de projet, d'idées et non pas de polémique stérile. Il faut que les Algériens s'intéressent aux choses sérieuses.» - Ali Fawzi Rebaïne, président de Ahd 54 : «Ce message n'émane pas du Président»
«Je pense que le message n'émane pas du président de la République. Car un président de la République ordonne et tranche sur des questions essentielles de la vie de la nation. Je suis maintenant convaincu que le chef de l'Etat est hors service. Car s'il est en mesure de recevoir des délégations et d'écrire des messages, pourquoi ne parle-t-il pas directement aux Algériens ? Il est aujourd'hui certain que ce n'est pas lui qui gouverne. C'est son cercle immédiat qui, depuis son retour du Val-de-Grâce, exerce le pouvoir en son nom, en signant des décrets et en écrivant des communiqués. C'est la preuve par neuf qu'il gouverne par procuration. Cette tentative de calmer le jeu que l'on peut déceler dans ce message a une finalité. Car il y a au bout une élection présidentielle et un risque de débordement. Je ne l'espère pas. Mais ce n'est pas avec ces gens que l'on peut construire un Etat moderne.» - Moussa Touati, président du FNA : «Ce sont les proches collaborateurs du Président qui ont rédigé ce message»
«Je ne donne aucune importance à ce qui se passe actuellement. Le FNA ne se mêle pas de ces querelles de sérail. Nous nous concentrons sur la préparation de notre dossier de candidature à la présidentielle et nous voudrions aller vers l'arbitrage du peuple, où les Algériens choisiront en toute liberté leur Président. Je pense que ce n'est pas le président de la République qui a rédigé ce message ; ce sont ses proches collaborateurs qui l'ont fait.» - Atmane Mazouz (RCD) : «Cette déclaration alerte les Algériens sur le chaos à venir»
«Pour le RCD, cette sortie par la voie épistolaire du chef de l'Etat, après plusieurs apparitions muettes qui prouvent indéniablement son impotence, confirme encore une fois que les tiraillements au sommet ne sont que des luttes de clans pour arracher des concessions et prémunir les intérêts des différents prédateurs qui ont colonisé les institutions. Ce compromis, qui semble prendre forme après une agitation ignominieuse, annonce des horizons sombres pour le peuple algérien qui continuera à subir violence, corruption, déchéance et tribalisation des institutions. Mais combien de temps encore les Algériens seront-ils otages de ces funestes mercenaires qui nous gouvernent ? Le plus intrigant dans ce message est cette allusion au respect de la Constitution par le chef de l'Etat, lui qui est connu pour être un putschiste qui viole à sa guise la Loi fondamentale. Cette déclaration, qui a tout l'air d'un arrangement au sommet, a le mérite au moins d'alerter les Algériens sur le chaos à venir, où le seul souci des clans est le maintien des privilèges à travers le renouvellement de bail à un fondé de pouvoir qui garantira le partage de la rente entre les différents prédateurs du sérail.» - Soufiane Djilali, président de Jil Jadid : «Le Président doit renoncer au quatrième mandat»
«Ce discours est venu très en retard. On aurait voulu que le président de la République intervienne juste au moment où il y a eu les attaques de Saadani. D'autant plus qu'il est le président du FLN et que Saadani est sous son autorité. Malheureusement, parce qu'il est malade ou parce qu'il ne l'a pas voulu, il a permis à une polémique de se développer contre les institutions du pays, en mettant en danger la sécurité nationale. Cela prouve que M. Bouteflika n'est plus en mesure de gérer le pays et qu'il devient, lui-même, un danger pour la nation. Maintenant qu'il a rétabli certains faits, on lui demande de faire encore un effort et d'annoncer à la population qu'il se retire de toute prétention pour le 4e mandat et qu'il laisse les Algériens construire enfin leur avenir en toute liberté. Ses déclarations contre le DRS sont un désaveu public pour Saadani et ceux qui demandent un quatrième mandat. C'est un désaveu au clan présidentiel.» M.M - Kassa Aïssi, membre du mouvement de redressement du FLN : «Si Saadani a un peu de dignité, il doit partir»
«Le président Bouteflika a saisi l'occasion de la célébration de la Journée du chahid et le contexte marqué par un nombre de déclarations visant la déstabilisation du pays pour remettre Amar Saadani à sa place. Bouteflika est intervenu pour rappeler le rôle de l'armée et du DRS et également pour mettre un terme au débat stérile qui vise la fragilisation de l'Algérie. Nous nous attendions à une telle orientation et maintenant, nous attendons la réaction des auteurs de ces actes. Il est vrai que le chef de l'Etat n'a pas cité de nom et a parlé de manière générale, mais tout le monde a compris que la personne visée à travers ses propos n'est autre que Saadani. Le chef de l'Etat a rectifié une grave déviation commise par ce personnage qui voulait faire croire à l'opinion qu'il était le porte-voix du Président. C'est un discours qui s'adresse à tout le monde, mais chaque terme a un sens et ceux qui, par leurs propos, actions ou attitudes, ont participé à ce climat pollué et se sont attaqué à l'armée et à sa direction doivent se reconnaître. Si Saadani a un peu de dignité, il doit en tirer les conséquences et partir.»
- Saïd Bouhadja, chargé de communication au FLN : «Le message du Président ne s'adresse pas seulement à Saadani»
«Le président de la République a répondu à tout le monde sans aucune exception. C'est une lettre d'espoir, un communiqué où il a remis les acteurs de la scène politique à leur place et a mis un terme aux rumeurs et aux différentes spéculations. Le chef de l'Etat n'a cité personne, ni Saadani, ni une autre personnalité, ni un parti politique, mais il a en même temps interpellé tout le monde. Il s'est adressé au peuple et a lancé un appel aux partis politiques et aux candidats afin qu'ils respectent les lois de la République, loin de toute polémique. Le Président a défendu, dans son message, toutes les institutions du pays et non des personnes. Et il a estimé que le comportement, la vision et l'unité de l'action peuvent influer positivement sur la scène politique. Le FLN adhère au message de Bouteflika et s'engage à le respecter. En tant que responsable politique, il est de mon devoir de positiver le discours de Bouteflika et de plier la page du passé.» - Abdelkader Bensalah, SG du RND : «Bouteflika s'adresse à tout le monde»
Le secrétaire général du RND s'est félicité du contenu de la lettre du président de la République. Un message qui s'adresse, selon lui, aux uns et aux autres. «Bouteflika a rappelé à nous tous que nous avons un rôle à jouer et que nous sommes tous impliqués, chacun en fonction de ses responsabilités, dans le combat pour la consolidation des acquis et pour le renforcement des capacités de la nation. Le Président a rappelé que, face à ces nouveaux dangers générés par la division, la rivalité entre des visions antagonistes, la fitna générée par des divergences d'opinions, nous devons, tous ensemble, en tant que citoyens, retrouver l'esprit patriotique vital pour empêcher toute atteinte à la stabilité de la nation», écrit-il dans un communiqué rendu public hier. Bensalah invite, à cet effet, ses militants à suivre cette voie. - Ramdane Taazibt, député du PT : «Bouteflika rappelle à l'ordre ceux qui s'en sont pris à l'ANP»
«Le communiqué du chef de l'Etat vise à mettre un terme à plusieurs déclarations et agissements qui vont dans le sens de la déstabilisation de l'Etat. Le PT a appelé, à plusieurs reprises, le premier magistrat du pays à intervenir pour mettre fin à la cacophonie, aux attaques contre l'Etat et l'institution militaire et pour la clarification de la situation. Bouteflika a réagi et nous sommes satisfaits. L'armée est la colonne vertébrale de l'Etat et celui qui porte atteinte à cette institution porte incontestablement atteinte à la nation. Le chef de l'Etat l'a rappelé dans son communiqué. Il s'est adressé à tous les partis politiques et personnalités, qui ont, à travers leurs déclarations, mis en danger l'Etat. Il a rappelé également à l'ordre tout le monde. Bouteflika est allé dans la précision, il a parlé d'un complot contre l'armée. Il s'agit là d'un désaveu total à l'encontre de ces hommes politiques, à leur tête Amar Saadani, qui a formulé des accusations graves contre l'armée et donne un prétexte à l'intervention étrangère.» N. A.