Les gardes communaux se font de plus en plus menaçants. Ils ont décidé d'occuper de nouveau la rue, et ce, en organisant une marche nationale le 2 mars prochain, de Bouira vers Alger, a-t-on appris auprès des délégués de quatre wilayas qui ont pris part au rassemblement organisé mardi dernier devant le siège de la wilaya de Bouira. «Nous n'avons pas d'autre alternative pour arracher nos droits que d'occuper la rue», a-t-on précisé. Aliouat Lahlou s'en est pris aux partis politiques, avec à leur tête la responsable du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, qui a rendu publics les détails de sa rencontre de jeudi dernier avec Ahmed Gaïd Salah. «De quel droit Louisa Hanoune parle-t-elle au nom des gardes communaux ? Elle aurait dû venir nous voir, nous consulter avant de nous communiquer les fausses notes de Gaïd Salah sur la garde communale», a-t-il dénoncé. Les gardes communaux contredisent la version du chef d'état-major relatée par la secrétaire générale du PT. Le vice-ministre de la Défense a déclaré que les gardes communaux avaient été intégrés dans les rangs de l'ANP et bénéficiaient des mêmes droits que les autres éléments de l'armée. Chose réfutée par les délégués, qui ont précisé que les éléments qui ont intégré l'ANP sont «exploités». «Des dizaines d'éléments n'ont pas été autorisés à sortir des casernes et autres postes pour qu'ils ne puissent pas participer à ce rassemblement», a affirmé un participant. Les gardes communaux ont de nouveau exigé des pouvoirs publics de revoir la gestion de leur dossier. Ils réclament du président Bouteflika –ils s'opposent à un quatrième mandat– de reconnaître le sacrifice des gardes communaux dans le cadre de la lutte antiterroriste, une prise en charge sérieuse des éléments blessés dans les hôpitaux militaires, des victimes du terrorisme et autres revendications. Les protestataires se disent déterminés à poursuivre leur combat, et ce, malgré les tentatives «de certains responsables et chefs de parti qui visent à affaiblir notre mouvement, allants même jusqu'à nous demander de ne pas nous réunir au siège du MDS. Nous n'avons peur de personne, nous avons signé nos actes de décès en 1994», a souligné Aliouat Lahlou.