Barbouzes. Dix jours après sa comparution devant le juge pour une caricature jamais publiée mais jugée «outrageante au président de la République», le caricaturiste Djamel Ghanem a été victime d'une violente agression physique perpétrée par quatre individus jeudi à Oran. En se présentant pour porter plainte, notre confrère s'est vu refuser l'enregistrement de celle-ci par la police. Le Syndicat national des journalistes (SNJ), indigné par l'acharnement contre le caricaturiste de La Voix de l'Oranie, exige l'ouverture d'une enquête pour identifier les agresseurs. «Le Syndicat national des journalistes, indigné à l'extrême devant de tels actes, exige l'ouverture d'une enquête immédiate et sérieuse en vue d'identifier et d'arrêter les sinistres agresseurs ainsi que leurs commanditaires, mais aussi de sévères sanctions à l'encontre des policiers méprisant notre confrère et la loi», a écrit le SNJ dans un communiqué rendu public hier. Pour le syndicat des journalistes, «il est difficile de ne pas faire le lien entre cette double agression commise par des individus certainement missionnés par des commanditaires et le procès honteux intenté contre Djamel Ghanem». Pour rappel, lors de la comparution de ce dernier le 11 février dernier, le procureur du tribunal d'Oran a requis une peine d'emprisonnement de 18 mois. Le verdict est attendu pour le 4 mars prochain. «Un scandale juridique et journalistique qui restera une tache noire dans les annales de la presse et de la justice algérienne», selon le SNJ. Reporters sans frontières (RSF) a de son côté dénoncé «l'acharnement du parquet contre le caricaturiste Djamel Ghanem» et demande au président de la République «l'abandon des charges d'outrage» à l'encontre du caricaturiste.