Que faire et avec qui ? Chez les islamistes du Front du changement, il est urgent de dégager une stratégie pour la prochaine présidentielle. Dans un premier temps, la formation islamiste avait misé sur le grand rassemblement des partis politiques, toutes tendances confondues. La vingtaine de partis qui ont formé une alliance avaient décidé d'unir leurs forces pour peser sur l'élection. Si la coalition a pu parler d'une seule voix quand il s'est agi de s'opposer à un quatrième mandat du Président ou contre la révision de la Constitution avant la présidentielle de 2014, elle n'a pas pu cacher ses dissensions quand il a fallu se mettre d'accord sur le nom d'un candidat. Le parti qui se revendique comme le seul héritier de Mahfoud Nahnah, le fondateur du Mouvement de la société pour la paix (MSP), qui avait mis en place une politique de «participation» avec le pouvoir, que certains avaient qualifiée d'«entrisme», ne veut pas s'inscrire dans une stratégie de rupture pour la présidentielle. Si les autres formations islamistes ont toutes appelé au boycott du scrutin d'avril prochain, le Front du changement étudie d'autres voies. Pour preuve, des sept points qui seront débattus lors de la réunion de la plus haute instance du parti, le boycott figure en dernière position. Et parmi les options qui sont sur la table des discussions, un soutien éventuel à la candidature de Mouloud Hamrouche. La déclaration de l'ancien chef de gouvernement n'a pas laissé insensibles les cadres du parti, qui ont apprécié l'esprit de responsabilité et l'analyse que le candidat à la présidentielle de 1999 a faite des événements et des dangers qui guettent le pays. Pour le parti de Abdelmadjid Menasra, la candidature de Mouloud Hamrouche pourrait fédérer autour de son nom le groupe des 20 partis.