Venus de plusieurs établissements de la capitale, des centaines d'élèves de 3e année secondaire ont tenu, hier, un rassemblement devant l'annexe du ministère de l'Education nationale, à Alger, pour réclamer la limitation des cours et la réduction du troisième trimestre. Des centaines d'élèves de 3e année secondaire (terminale) ont tenu hier un rassemblement devant l'annexe du ministère de l'Education nationale, à Alger, pour réclamer la limitation des cours et la réduction du troisième trimestre. Venus de plusieurs établissements de la capitale, ils se disent «déterminés à refuser de payer les frais de la grève des enseignants qui veulent récupérer les cours perdus en supprimant les jours de repos et les vacances de printemps», fulmine un élève du lycée Saad Dahlab de Kouba (Alger). Sommés par les nombreux policiers en tenue ou en civil de se disperser, les élèves se sont répartis en groupes dans les ruelles avoisinantes. «Nous sommes conscients que la réduction du volume horaire du troisième trimestre nous causera beaucoup de préjudices, mais pas autant que le bourrage que comptent faire le ministère et les enseignants pour tenter de récupérer le temps perdu», explique un groupe de lycéens. «Tout ce que nous voulons, c'est d'avoir le plus de chances possible d'obtenir le bac.» Des bus de l'Etusa ont été «réquisitionnés» par la police afin de renvoyer ces jeunes protestataires chez eux, mais ils ont cependant résisté. Certains d'entre eux accusent des policiers de les avoir «tabassés». Une déclaration a été rendue publique par ces élèves, dans laquelle ils réclament une solution à la surcharge du programme. Vrai problème fausse solution Ils interpellent également les pouvoirs publics sur les risques qui peuvent découler de la suppression des vacances ou du report de la date de l'examen du baccalauréat. Les réseaux sociaux ont servi de relais aux jeunes pour organiser leur mouvement de protestation. Des actions similaires dans toutes les wilayas sont prévues, selon les échos glanés sur les réseaux sociaux. L'Organisation nationale des parents d'élèves, qui vient tout juste d'être installée à l'issue d'une assemblée générale, estime : «Les manifestations des élèves sont une conséquence logique de la longue grève des enseignants.» L'Organisation, présidée par M. Benzina, prévient contre «les dérapages pouvant découler de ces manifestations». Ces réactions des élèves de terminale dans la rue, réclamant la réduction du troisième trimestre, sont devenues une tradition depuis une dizaine d'années. Les élèves expriment un vrai problème de surcharge du programme scolaire et réclament une fausse solution. La tutelle, qui a démenti avoir décrété la suppression des vacances ou le report des examens comme mesure de rattrapage, cédera-t-elle, encore une fois, devant le forcing des élèves ou envisagera-t-elle des solutions pédagogiques ? Le ministère de l'Education nationale, faut-il le rappeler, a lancé une consultation d'experts en vue de dégager un programme de récupération des cours. «Jusqu'à aujourd'hui (hier, ndlr), aucune mesure de suppression des vacances n'a été décidée. Toutes les mesures se feront sous des normes pédagogiques», rassure M. Haffaf, chargé de la communication au ministère de l'Education nationale. On s'interroge également sur le sort du débat sur les réformes du système éducatif. Les recommandations d'experts ont clairement souligné la nécessité de revoir les programmes et leurs volumes. Une réorganisation a été promise dans le cadre de la tenue des Assises nationales de l'éducation, mais aucune échéance n'a été fixée.