Les élèves de terminale de la wilaya d'Alger se sont rassemblés, hier, devant l'annexe du ministère de l'Education, sise au Ruisseau (Alger). Ils revendiquent la fixation du seuil des cours à partir duquel, les sujets d'examen seront élaborés. Ils sont venus des lycées de Ruisseau, Hussein-Dey et Kouba. « Trop, c'est trop. Il ne passe pas une année sans qu'un mouvement de grève ne soit enregistré. Ces grèves nous portent préjudice. Il y a un grand retard dans l'exécution du programme », lance un lycéen. Et d'ajouter : « Les syndicats ont eu ce qu'ils voulaient. Maintenant, ils sont en train de parler de rattrapage, et ce, sans tenir compte de nos capacités à suivre les cours les samedis et mardis qui sont des jours de repos, d'autant plus que nous avons le bac à passer. » Et à un autre d'enchaîner : « Le ministère voulait qu'on nous dispense les cours de rattrapage durant les vacances. C'est insensé comme décision, vu que nous avons un emploi du temps déjà surchargé. » Les manifestants qui voulaient s'approcher du bâtiment de l'annexe du ministère de l'Education ont été empêchés par les forces de l'ordre. « Nous sommes venus réclamer un droit pédagogique. Nous tenons à le faire d'une manière pacifique. Nous ne sommes pas ici pour porter troubler l'ordre public », lance un lycée. « Le seuil pour que tout le monde soit satisfait », scandaient les lycéens. Des sit-in ont été, par ailleurs, tenus à Boumerdès, Oum El Bouaghi et Bordj Bou Arréridj par des lycéens. Selon Bachir Hadj Dellalou, président de la Fédération nationale des parents d'élèves, cette montée au créneau des élèves s'explique par les « rumeurs » relayées par les réseaux sociaux, notamment Facebook, selon lesquelles, les élèves seront privés de vacances mais aussi du mois de révision. « Ce matin (hier, ndlr), j'ai reçu des garanties du ministère que les cours de rattrapage auront lieu dans le respect des normes pédagogiques et sans perturber l'année scolaire », affirme-t-il. Il estime qu'il faut laisser aux pédagogues le soin de confectionner le calendrier des rattrapages. Pour sa part, le chargé de la communication au Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), Messaoud Boudiba, estime que « la grève n'a fait que retarder la réaction des élèves. Le seuil est devenu un droit que les élèves revendiquent chaque année ». Selon lui, rien n'a été décidé pour le moment. De ce fait, M. Boudiba a tenu à rappeler que jamais les enseignants n'ont accepté que les sujets d'examen soient élaborés à partir de cours qui n'ont pas été dispensés durant l'année. Toutefois, il soulignera que l'élève doit savoir que le seuil le prive d'un capital inestimable de connaissances et qu'il est temps d'en finir avec cette méthode. Il convient de rappeler que le ministre de l'Education a clairement affiché son refus de la fixation du seuil. Une position qui n'a convaincu ni les enseignants ni les pédagogues qui soutiennent que le ministre sera oblige d'y recourir. Se dirige-t-on vers un bras de fer élèves-ministère ?