Les villageois ont prêté main forte dans l'organisation de cette fête dont l'objectif vise la préservation du patrimoine oléicole de la région. La première édition de la fête des olives a été organisée vendredi et samedi derniers au village Tabourt par l'APC d'Ifigha, dans la daïra d'Azazga, à 37 km à l'est de Tizi Ouzou. Sous le slogan de «L'olive, entre économie et tradition», la manifestation a été ouverte par les autorités locales, le comité du village et l'association culturelle «Tabourt n'Ath Ghobri». Les activités ont été tenues dans l'enceinte de l'école primaire «Chahid Yahou Ali» où une exposition vente de produits du terroir (huile d'olive, miel, figues, petit lait, galette kabyle), a eu lieu, avec dégustation. Le premier jour de la fête a été marqué par une exposition d'objets traditionnels, notamment de la poterie, des produits de confection, telle que la robe kabyle, etc. Les villageois de Tabourt et de la commune en général ont prêté main forte dans l'organisation de cette fête dont l'objectif vise la préservation du patrimoine oléicole du village. Des centaines de visiteurs venus de villages voisins, ainsi que de localités lointaines, se sont rendus sur les lieux, malgré de fortes pluies et un rigoureux froid qui ont prévalu durant ces deux journées. «Notre village sort de l'isolement. Comme vous le voyez, femmes, enfants, vieux et vieilles, tous sont mobilisés pour la réussite de cette fête sociale, culturelle et économique», dira un des organisateurs chargé de l'accueil des visiteurs. «La récole n'est pas bonne cette année, mais la quantité de l'huile produite est importante», expliquera une vieille femme, qui présentait à la vente des bouteilles de l'huile d'olive. Elle vend son produit à 800 DA le litre. «A ce prix, ce n'est pas cher mon fils. La récolte est une vraie corvée. Monter un olivier pour cueillir le fruit représente un risque pour les femmes, jeunes ou vieilles comme moi», ajoute notre interlocutrice en souriant. De son côté, un exposant, propriétaire d'une huilerie industrielle cède de l'huile vierge, conditionnée dans des bouteilles en verre, à 1.200 DA le litre. «Le prix justifie la qualité. C'est une huile pure. Elle ne contient pas d'eau», fera savoir notre interlocuteur exhibant le «prix du bassin méditerranéen» qu'il a obtenu pour la qualité de son huile. La fête se veut, selon les autorités locales, «une valorisation du produit oléicole dans le village Tabourt. Car l'activité est intense dans cette localité, réputée pour la qualité de son huile d'olive», dira M. Hami, maire d'Ifigha. Cependant, la baisse de la récolte constitue un problème pour les oléiculteurs. «On veut lancer une réflexion autour de la revalorisation de l'olive et l'optimisation de sa rentabilité», ajoutera ce responsable. En ce sens, l'Institut de technologie moyen agricole spécialisé (ITMAS) de Tizi Ouzou veut, à travers les formations qu'il dispense au profit des agriculteurs, «améliorer les techniques de la culture de l'olivier, réduire l'alternance et augmenter la qualité de l'olive et de l'huile suivant des méthodes agricoles modernes», nous expliquera un responsable de l'institut. Pour sa part, la caisse régionale de mutualité agricole tenait à sensibiliser les agriculteurs sur l'importance de contracter des assurances agricoles pour faire face aux préjudices liés à la culture olivaire. L'exposition de l'association culturelle «Tabourt n'Ath Ghobri» retrace l'histoire du village, ainsi que la culture oléicole qui s'y pratique pendant des décennies. En marge des activités du deuxième jour, une visite guidée de l'ancien village a été organisée en l'honneur des invités. D'anciennes maisons, gardant «fièrement» leur aspect ancestral, celui de la maison kabyle authentique, surplombent les hauteurs de l'actuel village. Aujourd'hui, il y reste à peine une dizaine de maisons encore habitées. L'accès vers le site de cet ancien village se fait par un sentier étroit. Proie à une vétusté, ces maisons anciennes nécessitent une restauration que ce soit de l'intérieur ou de l'extérieur, afin de les classer comme patrimoine culturel et touristique, estiment des villageois. Durant la fête, des spécialistes relevant des services agricoles et de la conservation des forêts ont animé des conférences sur les problèmes que rencontre la culture olivaire.