La wilaya de Tizi Ouzou est connue pour la qualité de ses produits oléicoles. La wilaya renommée au plan national pour ses produits, fait preuve de réelles traditions en matière de préservation de cette richesse, à la fois économique et culturelle. Ainsi, la préservation et la promotion du patrimoine oléicole de la région des Ath Ghobri ont été mises en exergue à l'occasion de la fête de l'olive, organisée, avant-hier, au village Tabourt dans la commune d'Ifigha (56 km à l'est de Tizi Ouzou). Les membres du comité de ce village et de l'association " Tabourt n'Ath Ghobri", rencontrés sur place, ont insisté sur l'impact économique et social de l'oléiculture qui permet à plusieurs familles de la région d'avoir un revenu supplémentaire grâce à l'huile d'olive, notamment. C'est le cas pour la famille Ramdane qui avait abandonné l'activité de production d'huile d'olive pendant la guerre de libération nationale, lorsque l'armée coloniale qui a bombardé le village Tabourt, a détruit l'huilerie des Ath Ramdane, témoigne Mme Yamina, une dame âgée de 85 ans, qui participe à la fête comme exposante. Cette octogénaire a indiqué à l'APS que sa famille a décidé, il y a dix ans, de se relancer dans l'activité oléicole et a donc reconstruit l'ancienne huilerie qui a été complètement détruite. La fête de l'olive qui a regroupé des producteurs d'huile d'olive de la commune d'Ifigha et des localités voisines , telles que Bouzguene et Azazga, et des artisans, a attiré une foule nombreuse de visiteurs venus découvrir la région et s'approvisionner en huile d'olive . Toutefois, le prix de 800 DA le litre affiché par les exposants n'a pas encouragé les acheteurs à mettre la main à la poche. Les producteurs ont expliqué cette cherté par la faible production d'olive enregistrée ces deux dernières saisons, et la destruction d'une grande partie des oliveraies par des incendies. Une visite guidée vers l'ancien village Tabourt a été une occasion pour redécouvrir le charme et la convivialité des habitations traditionnelles et de déguster un mets traditionnel à base de plantes cuites à l'étouffée (avazine) dans un ustensile en terre cuite et sur un feu de bois, généreusement arrosé d'huile d'olive. La commune d'Ifigha, connue pour ses huileries traditionnelles, compte quelque 255 ha d'oliveraies, ayant donné un rendement très faible cette saison, estimé à 15 quintaux par hectare. Lors de l'ouverture officielle de cette fête, le président de l'APW a promis aux organisateurs de cette manifestation culturelle et agricole, une subvention de 1 million de DA qui s'ajouteront aux 500 000 DA, alloués l'année dernière, pour pérenniser cette fête qui permet aux villages reculés de sortir de l'anonymat et de participer à la relance de l'économie rurale.