La réalisation de la scénographie du diwan du bey est le fruit d'un minutieux travail, mené durant plus d'une année par une équipe de chercheurs, avec la collaboration d'anciens habitants de la ville et la direction du palais. Le Madjliss, appelé aussi diwan, ou salle d'audience du dernier bey du beylik de l'Est, El Hadj Ahmed, qui a été reconstitué dernièrement, sera inauguré au mois d'avril prochain à l'occasion de la célébration du mois du patrimoine qui se déroulera du 18 avril au 18 mai. L'information nous a été communiquée par Mme Chadia Khalfallah, conservatrice du musée public national des arts et expressions culturels traditionnels de Constantine (MPNAECTC). Une équipe composée d'historiens, d'archéologues, d'anciens habitants de Constantine, en collaboration avec le mouvement associatif et la direction du MPNAECTC, a travaillé pendant plus d'une année pour réaliser la scénographie du diwan, au sein du palais du Ahmed Bey, sis à la place Si El Haoues. C'est dans cette salle que se réunissaient le bey et ses collaborateurs pour discuter des affaires du pays. La restitution de la mémoire du bey a touché plusieurs aspects de sa vie et de son entourage. L'équipe de chercheurs a élaboré des fiches techniques résumant les traits physionomiques et caractéristiques de plusieurs personnalités ayant fait partie du Madjliss, à l'exemple de Ahmed Bey lui-même, Benaissa, alias Bach Hamba qui occupait les fonctions de Premier ministre, Merzouk, nommé Bach Mokehldji, chef de la garde rapprochée du Bey, et Bach Kateb, secrétaire chargé de la rédaction des correspondances du Bey, notamment celles destinées au Pacha d'Alger, et de l'apposition de son sceau. Tous ces personnages revivront sous forme de figurines au Diwan. Cette reconstitution a demandé, en outre, la réédification de l'héritage matériel du Bey «disparu après l'arrivée des Français», comme ses costumes, ses correspondances et manuscrits, ses étendards, son seau, son épée, son trône et bien d'autres objets. Cependant, grâce au savoir-faire de certains artisans de la ville, beaucoup d'objets d'époque ont pu être reconstitués pour être exposés au Diwan. Notons qu'un livre dédié à la mémoire de Hadj Ahmed Bey sera prochainement édité par le MPNAECTC, nous apprend encore Mme Chadia Khalfallah.