Les membres du syndicat national du personnel du ministère du Commerce ont tous cotisé et se sont pris en charge pour tenir hier leur assemblée générale et célébrer le deuxième anniversaire de leur association au centre familial de la Mutuelle générale des matériaux de construction (MGMC) de Zéralda. Au menu de cette rencontre nationale à laquelle ont participé les délégués de toutes les wilayas du pays, c'est le débat sur tous les points cités dans le procès-verbal du 20 février 2006, ayant regroupé le ministre du Commerce et les membres du SNPMC. L'inexistence de la protection des fonctionnaires contre les agressions et les pressions, l'absence des moyens matériels et les équipements pour mener convenablement les missions des fonctionnaires des services extérieurs du département ministériel de Djaâboub, le statut particulier du corps qui ne voit pas encore le jour, l'absence de formation et les postes budgétaires pour les promotions internes, le blocage des textes d'application du régime indemnitaire, en l'occurrence l'indemnité du revenu du fonds complémentaire, la prime de rendement, d'astreinte judiciaire et des tournées. Le ministre du Commerce avait délégué son directeur des ressources humaines qui ne semblait pas au courant de la situation pour le représenter et prendre note de toutes les doléances lors de cette rencontre. Les syndicalistes se sont interrogés sur la non-application des ordres de M. Djaâboub. C'est le secrétaire général et l'inspecteur général, de surcroît proches collaborateurs du ministre du Commerce, qui sont à l'origine de ce climat de tension qui plane sur l'administration des services extérieurs du commerce. Le secrétaire général du SNPMC avait saisi à maintes reprises la tutelle sur les difficultés qui entravent l'administration du commerce, mais il n'avait reçu aucune réponse. Cette situation qui perdure depuis des dizaines de mois a envenimé les relations entre les syndicalistes et les représentants de l'administration du commerce. Djaâboub est une nouvelle fois interpellé par les syndicalistes des 48 wilayas. Soucieux d'agir dans la légalité et afin de permettre au ministre du Commerce de concrétiser ses engagements, les syndicalistes pensent recourir à d'autres actions dans les semaines à venir qui coïncident avec la saison estivale, si le statu quo persiste. « Nous devons réactiver notre plateforme de revendications légitimes », déclare le représentant de Béjaïa. « Pourquoi le personnel du siège du ministère du Commerce n'a-t-il pas créé sa section syndicale », s'est interrogé un syndicaliste d'une wilaya de l'ouest du pays. « Pourquoi certains directeurs de wilaya qui ont bénéficié des prêts de 80 millions de centimes continuent-ils à utiliser les véhicules de service et les bons de carburant, alors que les inspecteurs utilisent les bus pour se déplacer », s'est interrogé un syndicaliste d'une wilaya de l'extrême est du pays. La patience des travailleurs a atteint un niveau qui risque d'entraîner le mouvement de contestation vers la dégénérescence. « 5000 adhérents et 50 sections sont affiliés à notre syndicat national. Ceux qui pensent nous affaiblir se trompent. Nous mènerons notre combat jusqu'à l'obtention de nos droits, quitte à mener des actions encore plus intenses. Nous revendiquons la légalité et le traitement équitable. Les responsables qui ont à charge de gérer les dossiers des travailleurs n'ont qu'à faire leur travail uniquement », conclut le n°1 du SNPMC, Keddad Messaoud.