Après une absence de deux ans, l'artiste peintre Abdesselem Bouzar revient sur le devant de la scène artistique avec une nouvelle collection intitulée «Splendeurs». Le vernissage de cette exposition de peinture colorée a eu lieu, hier après-midi, devant une assistance nombreuse composée de proches, d'amis, d'artistes et d'anonymes. Les tableaux de Abdesselem Bouzar étaient tellement nombreux que les cimaises n'ont pas suffi. En effet, si l'ensemble des murs étaient tapissés d'œuvres, l'artiste a été contraint de placer le restant à même le sol. Riche de 35 tableaux, la collection de peinture de Abdesselem Bouzar est présente jusqu'au 12 mars. Point de titres aux œuvres. Le visiteur donne libre cours à son interprétation. Abdesselem Bouzar peint à volonté les paysages qui l'interpellent. La lumière de sa région natale, Miliana, demeure une source d'inspiration intarissable. Il se promène, au hasard de ses pérégrinations à Miliana. Il s'installe un temps pour retrouver les lieux qui ont bercé son enfance et sa jeunesse. Ainsi, l'ensemble de ses œuvres sont nées de voyages et de souvenirs observés par l'artiste. L'artiste ne travaille pas sur un modèle précis. Quand un beau paysage lui plaît, il le photographie d'abord. Une fois rentré chez lui, il développe le film grâce à un équipement spécial. Quand le sujet est immortalisé sur la toile, il donne libre cours à son imagination fertile. Il apporte, en outre, toutes les modifications nécessaires. Il livre au final des paysages qui l'ont séduit par leurs couleurs, à ses pinceaux d'aquarelliste et à son chevalet fétiche. «Quand un détail me gêne, explique-t-il, je le supprime carrément. Je reste fidèle à ma thématique de la nature. J'apprécie ce qui est ancien et également tout ce qui est beau, surtout quand je retourne chez moi à Miliana.» Abdesselem Bouzar a ce pouvoir de privilégier les paysages sans personnage. Cependant, il avoue qu'il aime introduire deux cyprès dans ses tableaux. «Deux cyprès représentent un couple. Quelquefois, j'introduis trois cyprès. Le troisième arbre est le dernier des enfants qui peut rester avec les parents», explique-t-il tendrement. Que ce soit entre le sommet du Zaccar et Cherchell ou encore la vallée du Chellif, Abdesselem Bouzar se fait le devoir d'explorer des endroits que certains habitants de Miliana ne connaissent pas. «Il y a des coins magnifiques et une forêt de fougères millénaires.» L'artiste peintre aime toutes les couleurs qui lui permettent d'ouvrir sa peinture et de solliciter l'imaginaire en mettant beaucoup de rouge dans ses œuvres. Il reconnaît qu'il a introduit récemment dans sa peinture le mauve. La technique du couteau semble occuper une place de choix, comme en témoignent ces maisons ensevelies sous des couches de peinture blanche, en guise de neige. Outre les peintures à l'huile qui sont à l'honneur, l'artiste exerce aussi son art pour des aquarelles raffinées. Ici et là on voit des coquelicots et des tulipes de différentes couleurs. De l'avis de l'artiste peintre, les fleurs se targuent de détenir sur un aspect esthétique et une multiplicité de couleurs. La peinture de Abdesselem Bouzar ne laisse pas insensible. Son écriture picturale et ses touches de couleur en font la force. Un détour du côté de la librairie de Média Book, rue Zabana, s'impose aussi bien aux esthètes qu'aux profanes.