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«Quittez dignement le pouvoir, Monsieur Bouteflika !»
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Publié dans El Watan le 02 - 03 - 2014

Pour ma conscience patriotique, je publie la lettre que j'ai adressée, le 20 février 2014, à M. Bouteflika, en demandant pardon à tous les Algériens de m'être fourvoyée.
- Pour avoir crié par voie de presse au peuple algérien tout entier : «Algérie ! Algérie, rassemble-toi autour de Bouteflika», lors de votre première candidature à la présidentielle.
- Pour ce que l'on pourrait appeler mon «droit politique» bien que ne m'étant inféodée à aucun parti.
- Pour avoir cru, comme tous les Algériens, en votre volonté d'apporter le changement tant attendu et espéré.
- Pour avoir eu le courage de me singulariser par mon soutien en Kabylie qui, ne vous portant pas favori, a essayé de vous déstabiliser par des agressions verbales virulentes et assassines lors du meeting de votre première campagne à Béjaïa.
- Pour avoir maîtrisé cette situation regrettable en faisant mienne votre humiliation dans ce salon d'honneur en publiant le lendemain, dans Le Soir d'Algérie, à mes frais, cet article : «Pardon M. Bouteflika pour cette tentative de débauchage» dont vous aviez ordonné la traduction et la reproduction en grande page, dans tous les journaux nationaux, le surlendemain.
- Pour avoir incité les citoyens à voter Bouteflika dans cet autre article, dans La Dépêche de Kabylie, et expliqué, en page entière encore une fois, à mes frais, «pourquoi un deuxième mandat pour Bouteflika», allant jusqu'à vous comparer à Martin Luther King ! Je vous prie de le relire...
- Parce que je ne me suis jamais sentie fière et digne de mon pays tant tout se délite, tous secteurs confondus, à une allure hallucinante ces 15 dernières années.
- Parce qu'il n'a été donné aucun moyen aux Algériens d'être fiers malgré votre slogan de campagne, «Pour une Algérie digne et fière», et vos apostrophes dans les meetings, tel le «hänegär, hänegär chachétek» auquel j'ai eu droit nominativement et publiquement à la salle bleue de Béjaia.
- Parce qu'en 1993, lors de notre rencontre fortuite de 15 minutes à un feu rouge, rue de Chantepoulet à Genève, il me souvient avoir décelé dans vos propos votre ressentiment vis-à-vis des militaires, vous plaignant de ce qu'ils vous aient écarté de la succession de feu le président Boumediene.
- Parce que vous m'aviez demandé, ce jour-là, si j'avais lu Le Monde diplomatique de la veille, m'exhortant à le lire avec la jubilation d'un gagnant : «Lisez-le, lisez-le. Le titre est ‘La Sale Guerre'.»
- Parce que le livre de Habib Souaïdia, La Sale Guerre, n'est paru qu'en 2001 et qu'à l'époque, la rumeur à travers la presse insinuait que vous n'y seriez pas étranger.
- Parce que vous m'aviez dit que vos amis du Golfe nous méprisaient, nous, les Algériens.
- Parce que ces dernières années, il ne s'est pas passé un jour sans que l'on ne soit spectateurs de luttes intestines au sein des institutions de l'Etat, avec leur cortège d'affaires de corruption et de déballages malsains, fragilisant ainsi les fondements mêmes de nos institutions et de la nation.
- Parce qu'il me semble que, vous aussi, vous vous «refusez à exorciser le passé et rendre justice au présent», comme l'a souligné votre «ami» suisse Jean Ziegler, qui avoua ne pas vous connaître lorsque je lui reprochais de trop vous encenser et lui expliquais votre attitude revancharde et rancunière vis-à-vis de la Kabylie, que vous avez exclue des programmes de développement national.
Je viens vous dire, par le biais de cet écrit que je vous destine personnellement, que j'ai des raisons de regretter mon implication dans cette aventure qui a insufflé un regain d'espoir à tous les Algériens, mais qui s'est malheureusement arrêtée juste après votre premier mandat.
J'étais bien naïve de croire à l'avènement de la «justice» et de la moralisation de la vie publique, lorsqu'à mon interpellation, vous aviez chargé M. Benflis, votre directeur de cabinet, de téléphoner au président de la Cour de Béjaïa pour me protéger de toute iniquité suite à mon écrit sur la gestion du wali que vous aviez d'ailleurs radié. Pour l'anecdote, je fus apostrophée avec véhémence par un juge me demandant qui j'étais pour me permettre d'écrire ainsi. Quand je répondis que je n'étais qu'une simple citoyenne jalouse de son pays, un tonnerre d'applaudissements retentit dans la salle d'audience…. Bien vrai !
Au fil des années et à la lumière des événements personnellement vécus et ceux mis au grand jour par la presse pour un régionalisme, un népotisme sans précédent en plus des passe-droits, des scandales de corruption qui impliqueraient votre famille, vos proches et tout votre clan puisqu'il y en aurait un, je ne peux qu'être ulcérée à l'idée que j'avais «tout faux» !
Monsieur Bouteflika,
- Des annales de l'histoire de l'Algérie indépendante, je n'ai jamais remarqué la corruption se propager et gangrener jusqu'aux plus petits commis de l'Etat, au point qu'elle devienne une institution dans les moindres petites couches de la société, et cela depuis ces dix dernières années.
- Des annales de l'histoire de l'Algérie indépendante, je n'ai jamais déploré une jeunesse désœuvrée, en détresse, en mal-être que depuis ces 10 dernières années.
Monsieur Bouteflika,
Bien que vous ayez œuvré à ce que je n'intègre aucune des missions diplomatiques en Suisse, ma seule compétence m'a ouvert d'autres portes ! J'ai vu des rescapés du récent phénomène, la «harga», croupir dans des centres de réfugiés. Savez-vous qu'ils étaient tous sûrs de mourir et ce avant même d'avoir quitté leur famille ? Terrible pour ces jeunes de pas plus de 25 ans, à qui la mort ne fait pas peur… J'ai froid dans le dos à l'idée d'avoir connu ces deux jeunes fauchés par le train à Zurich ! Il m'avaient avoué que, pour survivre, il n'attaquaient jamais les personnes agées et les handicapés mais volaient des valises dans le train.
A propos de ces jeunes en condition précaire en pays étranger, je saisis cette occasion pour inciter nos ambassades à leur faire la zakat de temps en temps ou de financer le rapatriement de leurs dépouilles plutôt que de dilapider les deniers de l'Etat dans des réceptions coûteuses et des galas où notre ministre de la Culture — pour laquelle j'avais pourtant préparé un mémoire afin qu'elle soit l'interlocuteur valable face à son homologue suisse — a choqué par son ignorance et surtout son choix médiocre du programme culturel qui devait faire honneur à notre pays.
L'Algérie ne sait-elle que chanter et danser au rythme appuyé et indécent de nos représentants officiels ?
Deniers de l'Etat gaspillés, aussi, quand on sait qu'un de vos amis que vous avez soustrait du scandale de Washington pour le nommer ambassadeur de la mission permanente auprès de l'ONU a boudé la résidence d'Etat algérienne, restée des années fermées, pour faire faire plus de 100 km quatre fois par jour à son chauffeur, préférant habiter son château personnel dans un pays frontalier que d'être à proximité de son ambassade. Je me demande à quelle résidence étaient destinés les frais de maintenance et d'entretien...Ambassadeur qui a été contraint d' engager des frais auprès d'une prestigieuse école étrangère pour faire passer des tests de recrutement d'assistants, exigeant comme seul critère de compétence la performance dans «la vitesse»… à l'heure de l'informatique !
Cette jeunesse pour laquelle vous étiez censé vous investir en priorité est pour la plupart perdue à cause de la drogue ou corrompue par le biais de l'octroi de prêts bancaires pour des projets spéculatifs et non créateurs d'emplois.
Confier à des jeunes inexpérimentés des centaines de milliers de dinars, leur ôtant ainsi le goût de l'effort et l'amour du travail, ne peut que les confronter à la justice et à la prison pour non-remboursement de ces prêts, quand il ne s'agit pas de faillite frauduleuse ! Il y en a parmi eux qui pensent que vous les exempteriez aussi de leurs dettes !
- Des annales de l'histoire de l'Algérie indépendante, je n'ai jamais assisté à une telle recrudescence des mouvements de contestation sociale que depuis dix ans.
L'école, cet instrument de la reproduction sociale, ne fait que se déliter encore plus car pour la paix sociale, le pouvoir incarné ne cesse de capituler en augmentant les salaires sans obligation de résultat ni respect des lois pour des preneurs d'otages impunis et sans se pencher sur les raisons de ce mal qui ronge ce secteur…
De Gaulle, que vous admiriez, disait : «Vaut mieux une injustice qu'un grand désordre», mais il n'a jamais été question d'acheter la paix sociale par la corruption.
- Des annales de l'histoire de l'Algérie depuis l'indépendance, je n'ai jamais compté autant d'expatriés parmi notre intelligentsia servant qui la France, qui le Canada, qui les USA, qui l'Allemagne, qui la Suisse et j'en passe, mais sans oublier... le Qatar. Doha, d'où je reviens, regorge de nos expatriés (docteurs, experts, chercheurs...) !
Monsieur Bouteflika,
Que n'aviez-vous pas été inspiré par ces pays du Golfe où vous aviez vécu des années pour insuffler à votre propre pays ce soubresaut dans les nouvelles technologies et la modernité qui font tant rêver… jusqu'aux Occidentaux ?
Que je regrette que votre amour-propre n'ait pas été piqué au vif quand vous leur offriez de venir chasser l'outarde dans notre désert plutôt que de leur montrer avec fierté ce que vous aviez réalisé pour votre pays ! En 15 ans, vous en aviez les moyens, non ?
Je pourrais m'étendre sur mon amertume ma grande déception… Ma déchirure est celle de tous les Algériens intègres dont vous n'avez pas voulu à vos côtés ou que vous aviez congédiés parce qu'ils gênaient.
Le peuple n'arrête pas de souffrir au quotidien face aux agressions morales dues au chômage et à la cherté de la vie, pendant que des fortunes personnelles impensables s'accumulent sur son dos.
Dites-moi un peu, Monsieur Bouteflika, aimez-vous votre pays et son peuple ? A l'heure où il est question d'un quatrième mandat pour vous, j'adresse avec ferveur une prière à Dieu pour que votre santé s'améliore… Mais de grâce, pensez avant tout à ce qu'il y a de meilleur pour ce peuple, rien que pour ce peuple qui a tant, tant espéré en vous ! Autrement dit, quittez dignement le pouvoir !
Croyez, Monsieur Bouteflika, en l'expression de mes sentiments les plus respectueux.
NB : il me souvient d'avoir fustigé M. Chirac lors de son élection, qui coïncidait avec la fête la victoire, lui rappelant la commémoration triste, chez nous, de cette même date du 8 mai que la France entière occultait parce qu'aucune voix officielle algérienne ne s'était élevée jusque-là. Il répondit à ma lettre et des effets ont été perçus des années après.


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