Créée voilà bientôt 22 ans, l'association pour le «Renouveau de Mostaganem» semble reprendre goût à l'action. Sa dernière assemblée générale n'y est certainement pas étrangère. En effet, ce jour-là, c'est devant un parterre de choix que le président Mansour Boukra a dressé un bilan moral sans concession, ceci, avant de passer la main à son compère des temps anciens, le désormais ex-secrétaire général qui n'est autre que Mohamed Krelifa. Ayant depuis le début fait partie de l'équipe dirigeante de l'association, en compagnie de Mohamed Benalia, Senouci Ouddan, Hacène Benouda, Mohamed Boudebza et Djelloul Benderdouche, le nouveau timonier aura à cœur de mener son association vers les sentiers dessinés par la nouvelle génération de militants qui ne comptent pas s'en laisser compter. En effet, lors de cette assemblée générale, les nouveaux membres, dont Houari Belmekki et Hamid Kridèche, deux dynamiques responsables à l'université de Mostaganem, un panel de jeunes femmes très motivées ainsi que des jeunes venus des divers horizons ont dressé un bilan peu reluisant de la cité de Sidi Saïd. Du coup, cette association, jadis accoudée principalement sur sa force de réflexion et de productions d'idées novatrices, très jalouse de ses compétences dans le domaine du développement durable, semble avoir changé à la fois de stratégie et de méthode. Il s'agit incontestablement d'un glissement qui n'est pas que sémantique, puisque, comme l'ont suggéré avec force les participants, l'association devra s'impliquer dans la gestion de la cité. Cette nouvelle mission devrait naturellement faire basculer «le Renouveau» dans le chapitre non pas de la réflexion mais dans celui de l'action directe dans la bouillonnante arène locale. Sinon comment interpréter cette mise en cause directe de l'action de l'APC, surtout lorsque son président dit publiquement que l'association n'a aucune relation avec l'actuel maire, qu'elle se désolidarise ouvertement des actions menées tant au niveau du vieux quartier du Derb qu'à celles en projet pour le site balnéaire de Sidi Mejdoub, qui serait menacé de destruction ? Même le projet de l'aménagement de l'oued AïnSefra – que les responsables de l'hydraulique ont initié voilà une année – ne trouve aucune grâce auprès des membres du «Renouveau» qui le jugent incomplet et largement en deçà des espérances de la population. Concernant le devenir de la plage de Sidi Mejdoub, les sociétaires du «Renouveau» ne partagent pas la vision des autorités locales qui semblent privilégier l'option d'une véritable restructuration urbanistique et architecturale du site le plus cher au cœur des Mostaganémois. En faisant le parallèle avec les démolitions effectuées au niveau des quartiers Derb et Tobbana, dont celles effectuées dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire, le Renouveau reprend à son compte – peut-être de manière un peu hâtive, comme le soulignera cet ancien éducateur très au fait des choses de la culture – les appels publiés sur la toile, sans chercher à aller au fond des choses et surtout sans concertation avec les responsables de la daïra et de l'APC. Les inquiétudes du Renouveau ne concernent pas que «Mostaganem intra muros». En effet, les projets de ZET de Stidia, de Chaïbia-Cap Ivi ainsi que la nouvelle ville des H'chem qui devrait compter près de 30 000 habitants, seront des sujets d'âpres discussions avec le nouveau wali. Un orateur très averti des choses de la ville fera un parallèle avec la nouvelle ville «Ali Menjli», dans la périphérie de Constantine, qui croule sous les contraintes de tous ordres. Dans la foulée de cette studieuse AG, le nouveau président de l'association a constitué un bureau dans lequel l'élément féminin a fait une belle et remarquable entrée. Depuis, les réunions se suivent à bon rythme, tantôt dans le minuscule siège du Renouveau, tantôt au niveau du siège de la zaouïa Alawyya, dans l'opulente Vallée des Jardins.