Des bagarres éclatent souvent entre étudiants et délinquants. La communauté estudiantine qui a, mainte fois, entrepris des actions de protestation pour crier son ras-le-bol, craint vraiment le pire. La situation qui prévaut à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou laisse présager une fin d'année entachée de beaucoup de retards. Les étudiants craignent ainsi de rééditer le même scenario que les années précédentes. «Nous sommes en période d'examen, mais nous n'avons eu que deux ou trois cours dans certains modules. C'est vraiment un retard difficile à rattraper. Et ce, en raison de plusieurs problèmes comme celui lié à l'insécurité qui prend de l'ampleur aussi bien dans les campus que dans les résidences universitaires», lance un étudiant rencontré, lundi, au campus universitaire de Tamda, à 15 km à l'est de Tizi Ouzou. Là, la communauté estudiantine subit aussi des conditions sociopédagogiques intenables. Ce qui a d'ailleurs maintes fois suscité l'ire des étudiants. Ces derniers ont enclenché des mouvements de protestation pour se faire entendre. «Nous assistons quotidiennement, impuissants, à des scènes d'insécurité devant les résidences universitaires. Des délinquants investissent les alentours des cités pour perturber la quiétude des étudiants», nous a confié une résidente de la cité universitaire de Tamda, qui explique que des délinquants s'accrochent souvent avec les agents de sécurité. «Il est difficile pour nous de réviser, surtout en cette période d'examen, où des jeunes viennent souvent, la nuit, devant la résidence, mettant de la musique sans se soucier de nous qui sommes obligés de réviser. C'est l'insécurité totale. Il est impossible de sortir à partir de 18h. Le risque de se faire agresser est omniprésent», souligne une autre étudiante qui dit avoir vu, de la fenêtre de sa chambre, des disputes entre jeunes munis d'armes blanches. «J'ai vu des scènes horribles. On ne se sent plus en sécurité. Nous avons alerté l'administration à maintes reprises, mais rien n'a été fait pour remédier à la situation», raconte-elle. Un agent de sécurité s'est fait agresser à l'arme blanche devant le portail de la résidence, explique-t-elle, précisant que depuis ce jour-là, elle a préféré rentrer chez elle de peur, dit-elle, de voir les «extras» envahir la résidence. «Les agresseurs opèrent de jour comme de nuit et profitent de l'isolement de notre cité.» Le phénomène de l'insécurité gagne aussi les campus. Ainsi, à Tamda, Hasnaoua et Bastos, des jeunes extra-universitaires déambulent même à l'intérieur des salles de cours et des amphis. «Toutes les institutions publiques sont inaccessibles aux ‘étrangers', sauf l'université, qui est livrée à son propre sort», clame un étudiant en fin de cycle au département de langue et culture amazighes. «Comment peut-on éviter des agressions quand l'étudiant est tenu de faire la chaîne au restaurant universitaire avec des délinquants ? Souvent, des bagarres éclatent sans motif. On craint vraiment le pire», confie un membre du comité d'étudiants. L'insécurité est ainsi l'un des phénomènes qui gagnent l'université dans la wilaya de Tizi Ouzou. Cette situation n'est pas sans conséquences sur la scolarité de la communauté estudiantine qui, à plusieurs reprises, a entrepris des actions de protestation pour crier son ras-le-bol.