Cette année, la célébration de la journée mondiale du 08 mars s'est distinguée à Béchar par un événement inhabituel : l'organisation du rallye féminin en voiture sous l'égide de la ligue sportive de wilaya des mécaniques et associations féminines. Le trajet du rallye des femmes, qui s'est déroulé entre Béchar et la commune de Kénadsa, a été lancé la veille vendredi à 9 h à partir de la station TDA à la sortie nord de Béchar et baptisé «Béchariennes». Ce trajet, d'une distance de 20 km, devait s'achever dans la localité de Kénadsa, une demi-heure de course. A l'issue de la compétition, les concurrentes au nombre d'une cinquantaine ont, toutes, reçu des médailles à titre symbolique. Deux concurrentes par véhicule et vingt-cinq voitures dont un poids lourd ont participé à cette première édition du rallye féminin dans le sud-ouest du pays. En marge de la manifestation, le hall de la maison de la culture a abrité plusieurs expositions qui ont mis en valeur le travail de la femme par la production de divers articles d'habillement, d'artisanat et produits locaux confectionnés dans des ateliers par des associations féminines autonomes. Samedi, une délégation conduite par des femmes devait rendre une visite de solidarité aux malades à l'hôpital «240 Lits». Mais sur le plan social, la femme dans le Sud a-t-elle éliminé toutes sortes de contraintes qui empêchent son épanouissement ? Interrogée, Mlle Rabéa, cadre technique à l'entreprise Sonelgaz de Béchar, tout en restant optimiste, a émis néanmoins quelques réserves sur la situation actuelle de la femme. Selon elle, cette journée ressemble aux précédentes car les efforts et le travail accomplis chaque jour par la femme ne sont pas récompensés à leur juste valeur. Abondant toujours dans le même sens, notre interlocutrice a mis en cause en premier lieu les préjugés tenaces, dit-elle, qui imprègnent encore plusieurs pans de la société masculine, empêchent et retardent par conséquent l'évolution de son statut social. Et de citer précisément son exclusion des postes de responsabilité politique et économique. Et optimiste quant à l'avenir, elle poursuit «l'égalité entre les deux sexes sera un jour inéluctable» précise-t-elle. Quant à la wilaya d'El Bayadh, la femme rurale a été conviée à prendre part à la célébration du 08 mars et cette fois-ci dans le chef-lieu de la daïra de Boussemghoun, devenue pour la circonstance la capitale des femmes d'origine bédouine. Plus qu'un symbole pour ces centaines de jeunes et vieilles femmes, sorties tout droit du fin fond des régions profondément enfouies dans le Sud du territoire de la wilaya, elles se sont donné rendez-vous dans cette ville, née tout au début du 12 ° siècle, pour étaler le produit de leurs mains savantes et magiques, des ouvrages d'art traditionnels du terroir confectionnés manuellement sous les tentes du désert. Affichant un large sourire, ces adolescentes et mamies bédouines, assistées de la direction du tourisme de la wilaya, ont saisi cette occasion, minutieusement, pour exposer des articles traditionnels, entre autres, plusieurs dizaines de tapis aux couleurs vives et chatoyantes, des burnous et djellabas pour se prémunir contre les rigueurs du froid, en passant par de délicieuses pâtisseries aux recettes puisées dans le registre des nomades d'antan. L'une de ces jeunes filles rencontrées sur les lieux, Halima, nous confie qu'elle a abandonné pour une fois les dures tâches ménagères de la kheima, la corvée d'eau pour s'imprégner, ne serait-ce qu'un jour, de la vie citadine dont elle ne cesse de rêver.