La réalisation d'un aire de repos, collée aux abords de la RN1 est perçue par une grande partie des automobilistes comme une autre source d'embouteillage. Là où a lieu un accident de la circulation routière naissent nécessairement des dos-d'âne. C'est devenu même une coutume et un réflexe dans la sociologie des gens, des temps et des événements. Ces dos-d'âne, dits burlesquement dos de mulet, ne répondent, dans la majeure partie des cas, à aucune norme visant à assurer la sécurité des conducteurs et celle des piétons. Pire encore, les embouteillages se multiplient et les nerfs montent d'un cran, générant des situations chaotiques où les véhiculent slaloment dans tous les sens pour dénicher un semblant d'échappatoire et s'extirper ainsi du goulot d'étranglement. Ce décor des interminables queues de véhicules ponctue de plus en plus la RN1 à partir de la commune de La Chiffa (Blida) jusqu'à plus de 40 km plus en amont au lieu-dit L'Assistance, relevant de la commune de Ben Chicao (Médéa). Vers la sortie sud de la commune de La Chiffa en allant jusqu'au village de Sidi El Madani, le linéaire des véhicules roulant à pas de tortue vers les heures de pointe (7h 30 à 9 h et de 16 h à 17 h 30) s'étire parfois à plus de quatre kilomètres. Les week-ends, par des journées ensoleillées, le trafic est très dense. Les usagers, les nerfs à fleur de peau, recourent souvent aux espaces non viabilisés situés sur les bords de la RN1, ce qui n'est pas sans risques pour les piétons. La Chiffa, Sidi El Madani, devant les deux tunnels, au seuil de la commune d'El Hamdania, au seuil du village d'El Ghzaghza…et les points des embouteillages se multiplient au fil de l'augmentation du parc véhicule, du nombre de dos- d'âne qui naissent comme des champignons, mais aussi de l'état de dégradation de la chaussée. Il y a quelques jours, quelques dos-d'âne ont été enlevés du côté de Sidi Madani, et ce, suite à un mouvement de grève déclenché par des transporteurs de voyageurs. Mais ces dôs-d'âne risquent d'être remis en place à la moindre protestation des habitants de la région. La réalisation d'une nouvelle aire de divertissement très collée aux abords de la RN 1, au lieu-dit «La Citadelle», a laissé perplexes les usagers de la RN1, qui voient cela comme un nouveau foyer d'embouteillages. «Regardez, le parking de cet espace récréatif est très exigu encore qu'il est contigu à la RN1. Ceci va multiplier aussi la fréquence des entrées sorties vers ce lieu, sans oublier que les véhicules se dirigeant vers cet endroit décélèrent un tant soit peu ce qui va se répercuter à des kilomètres plus loin en arrière et générer une interminable queue de voitures», lâche, stressé, un chauffeur de transport en commun.Les vendeurs de babioles, ainsi que ceux qui stationnent sur les abords pour passer un moment d'amusement avec le singe magot, ajoutent au décor du chaos en retardant significativement la fluidité de la circulation sur la RN1 dans les gorges de La Chiffa. Risques d'éboulements Au-delà de la multiplication du temps de parcours et du stress vécu quotidiennement sur la RN1 par de nombreux automobilistes, un autre risque et non des moindres guette les usagers de cette voie, surtout par temps de fortes chutes de pluie ou de neige. Il s'agit du risque d'éboulement qui est plus qu'une simple probabilité sur ces falaises escarpées à géologie friable et à très forte pente. Les risques d'impact sur les vies humaines seraient catastrophiques en cas de forte affluence de véhicules. Déjà, sur plusieurs flancs très pentus, d'innombrables amas de roches désagrégées sont sur le point de déferler sur le pavé goudronné et ceci au moindre ruissellement dû à une forte pluviosité, provocant la saturation du sol. La plupart des grillages maillées, placés dans les années 1980, ont cédé, laissant de très grandes failles, d'où peuvent déferler par gravité le relief rocailleux surplombant la RN1 dans les gorges de La Chiffa. Les amas de roches, menaçant comme une épée De Damoclès, sont très visibles sur les flancs se trouvant avant le premier tunnel (territoire de la wilaya de Blida). Mais le point le plus menaçant se trouve après le deuxième tunnel en allant vers Médéa. Les responsables n'auraient-ils pas remarqué ce danger, ou attend-on qu'il y ait des morts pour réagir. A bon entendeur !