Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, s'est entretenu, hier, au forum de l'ENTV à Alger, sur les projets en voie de finalisation ainsi que sur les études en cours pour le développement durable. Deux secteurs : l'environnement et le territoire national et une multitude d'actions visant d'une part à « améliorer le cadre de vie du citoyen » et d'autre part, à alléger les villes du poids lié à la surpopulation. « En 1965, il était dénombré quelque 95 villes. Aujourd'hui, elles sont au nombre de 500 environ », explique le ministre de l'Environnement. C'est toute la cartographie qui reste à voir, mais également le schéma des villes et leur structure dans la vie citoyenne. Un schéma national de l'aménagement du territoire tient compte « de la rupture des équilibres et incorpore harmonieusement les villes, les Hauts-Plateaux ainsi que la région du Sud ». Une nouvelle dimension avec de nouvelles définitions qui restent à mettre en pratique. Tout comme d'ailleurs les lois relatives à la protection du littoral ou celles concernant l'interdiction de production du sachet noir. Le ministre Chérif Rahmani relève à ce sujet qu'il a constaté de visu une nette diminution du sachet noir et du sachet multicolore. Les choses ne pouvant se faire que graduellement, il évoque les difficultés rencontrées dans les pays industrialisés pour la fabrication à grande échelle du sachet biodégradable. En Algérie, les choses n'étant pas encore là, il est relevé par l'assistance, composée de journalistes, d'étudiants et de chercheurs, que des lois ont posé les balises du « permis et du non autorisé ». Le problème réside dans la non-application des textes législatifs. « Il existe 15 lois relatives à l'environnement. Huit institutions travaillent d'arrache-pied pour traduire une politique environnementale et beaucoup de choses ont été accomplies ou sont en cours d'achèvement », constate le ministre. La somme de travail est rocambolesque, à cela s'ajoute l'absence de prise de conscience sérieuse de la question environnementale. Qu'il s'agisse des foyers ou des industries, tous ont leur part dans ce projet de société que vise le ministre et pour lequel il enjoint l'ensemble de la société à y participer. Chérif Rahmani fait plus que solliciter, il somme certaines entreprises, dont l'activité est dangereuse, à respecter les normes et à introduire des mesures. Aux récalcitrants, des sanctions risquent de tomber. Le ministre n'hésite pas à révéler que certains directeurs de l'environnement se sont fait remonter les bretelles lorsque le besoin s'en faisait sentir. Dans le tableau des projets accomplis, figure la fermeture de la décharge de Oued Smar. Les industries contenant de l'amiante ont été fermées, le danger écarté, « il ne reste qu'à étudier les offres proposées », pour le processus de désamiantage. Avec 2 millions de tonnes de déchets industriels dangereux en stock, des mesures urgentes s'imposaient et le ministre rappelle qu'elles ont été prises. Dans le tableau des chantiers qui restent à entreprendre figurent le parc Dounia et Oued El Harrach. Chérif Rahmani a annoncé que le ministre des Ressources en eau devrait se charger prochainement du problème de l'oued en nettoyant les eaux usées de Baraki qui se déversent à l'intérieur.