Des travailleurs venus des directions régionales ont tenu un rassemblement, hier, au siège de l'Agence nationale des barrages et transferts (ANBT). Le directeur de l'agence, rudoyé par les protestataires, n'a pas rejoint son bureau eu égard aux altercations, vite réprimées par les forces de l'ordre présentes en force aux abords du siège national de l'agence, sis à Kouba. Le changement intervenu à la tête de l'agence et la « confusion » caractérisant sa transformation en Epic n'étaient guère du goût des protestataires. Pour Kekekaa Smaïl, qui se dit représenter les employés mécontents, « rien ne va plus à l'agence, l'atmosphère est devenue délétère avec la nomination en décembre de l'actuel directeur. L'espoir suscité par le passage en Epic s'est, lui, estompé. Les rémunérations sont au-dessous du SMIG depuis plus de sept mois ». Boutagou Ahcen, l'actuel directeur, dont les protestataires ne demandent pas moins que le départ, n'est guère ménagé. Ainsi, ils s'élèvent, dans un document de trois pages dont nous détenons une copie, remis, selon eux, au ministre des Ressources en eau, contre cette atmosphère dominée par « les blocages à différents niveaux, la marginalisation des compétences, le favoritisme à outrance et l'absence de concertation ». « Ne répondant plus au profil », les chefs d'exploitation et de projets seraient, à les en croire, dans le collimateur de la direction. « Les projets tant ceux en réalisation que ceux en étude, en plus de ceux en exploitation, connaissent des difficultés par le manque de prise de décision et d'absence de motivation », lancent-ils. S'y ajoute, selon eux, le fait que « la convention collective, négociée à leur insu et approuvée par le conseil d'orientation et de surveillance (COS), soit inconnue dans son intégralité ». Battant en brèche les dires des premiers, des travailleurs de la direction centrale de l'ANBT, « ne voulant pas se mêler à la protestation décidée dans le secret », attestent que des « desseins inavoués font courir les protestataires ». Abondant dans le même sens, M. Benbouaziz, chargé de la communication au ministère des Ressources en eau, dira : « L'action menée est illégale. On ne peut retenir un responsable qui n'a jamais fermé la porte du dialogue. De plus, ces individus ne sont affiliés à aucun syndicat. » « Comme souhaité par le ministre lui-même après son arrivée, il y aura à l'ex-ANB la création toute prochaine de deux filiales, l'une destinée à l'exploitation alors que l'autre l'est pour le transfert. Les textes sont ainsi en cours de préparation. Les travailleurs qui rejoindront chacun sa filiale respective ne seront pas lésés. Il n'y aura pas de compression d'emploi », atteste-t-il. « Des augmentations des salaires interviendront au courant du mois de juin. Il y aura des rappels conséquents qui toucheront l'ensemble des 1800 travailleurs », conclut-il.