L'association Tafat Ilmezyen du village Takorabt, situé à quelques encablures du chef-lieu de la commune de Chemini, a organisé dernièrement une rencontre avec l'infatigable militant de la cause berbère, Rachid Ali Yahia, à la maison de jeunes de la localité. «Passé, présent et perspectives de la question berbère» était le thème développé par le militant de première date, R. Ali Yahia. Le conférencier a tenu à rendre un vif hommage à tous les militants de la cause identitaire, notamment ses compagnons de route : Ouali Bennai et Laimèche Ali. «Le regretté Laimèche était l'un des premiers à se prononcer pour la cause berbère. Malheureusement, la maladie l'a décimée à son jeune âge», corrobore Rachid Ali Yahia. Esquissant un bref rappel des prémisses de la crise dite «Berbériste» de 1949, l'avocat de formation s'est penché sur la situation qui prévaut actuellement dans le pays sous la demande de l'assistance. «La situation est grave. On assiste aujourd'hui à un recul tous azimuts, hypothéquant l'avenir du pays. La fin du colonialisme ne signifie pas la fin de l'oppression», déclare le conférencier. Et d'ajouter : «Les prochaines élections sont minées et truffées d'irrégularités dès le départ». Dans le même ordre d'idées, l'homme de 86 ans tient à rappeler que la question du berbérisme constituait la pomme de discorde entre les militants. «Pratiquement, tous les militants qui se sont prononcés pour la cause identitaire étaient liquidés par la direction du comité central du PPA. Le seul rescapé de cette chasse à l'homme est moi», annonce R. Ali Yahia. Le conférencier a tenu à rappeler à la nouvelle génération le rôle qu'elle doit jouer dans la construction de l'Algérie de demain, tout en insistant sur l'implication de tout un chacun dans le combat amazigh.