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Les protectionnismes se redressent
Mondialisation, premier scénario d'un ralentissement
Publié dans El Watan le 19 - 06 - 2006

L'expansion accélérée du commerce mondial a fait du bien à l'activité productive prise dans sa globalité dans le monde. C'était là le scénario parfait qui a porté la mondialisation depuis 20 ans. Un autre est en route qui annonce un freinage.
Pour la première fois depuis la chute du mur de Berlin et la triomphante avancée de l'économie de marché, les pronostics au sujet d'un ralentissement significatif de la mondialisation dans la seconde moitié de cette décennie se font entendre partout dans le monde. Plusieurs facteurs participent à cette retombée d'enthousiasme : d'abord dans les pays riches, les perdants de la mondialisation arrivent de mieux en mieux à se faire entendre auprès de leurs gouvernements, ensuite dans les pays émergeants la démocratie a apporté au pouvoir des équipes légitimes et compétentes (Brésil, Inde, Afrique du sud, etc...) qui ne font plus de concessions gratuites à la libre circulation des marchandises et des capitaux revendiqués par le nord sans contre partie tout à fait symétriques, enfin les cadres multilatéraux supposés ouvrir la route devant l'expansion du capitalisme dans le monde sont en crise ; l'OMC est engluée dans le Doha Round, la banque mondiale et le FMI ne se sont pas relevés de leur compagnonnage « ultra libéral » coupable avec l'administration américaine dans les années 80 et 90. Certes le commerce mondial est toujours en expansion (5% encore en 2005) et la croissance n'a jamais été aussi forte sur une période aussi longue (4,2 % en moyenne sur quatre ans), officiellement il n'y a pas lieu de s'inquiéter. En vérité cette croissance même crée les tensions qui menacent de brider la mondialisation dans le court terme : les besoins en matières premières - le pétrole n'est pas seul- des pays émergents explosent provoquant une hausse de 190 % des matières premières depuis 2002 ; les appels en capitaux des pays émergents accélèrent la mise en concurrence des emplois du nord avec ceux du sud, du coup les délocalisations du nord « cher » vers le sud « bon marché » se sont accélérées ; l'industrie manufacturière américaine a perdu 3 millions d'emplois depuis 2000 dont une bonne partie s'est déplacée à l'étranger.
La charge protectionniste vient des Etats-Unis...
La production agricole excédentaire des géants verts du sud, Brésil en tête, exerce une très forte pression sur les activités agricoles du nord, et exige le démantèlement de son système d'aide, faute de quoi l'élargissement du libre échange aux services - dans le cadre de l'OMC- restera, entre autres dossiers, bloqué. Tout cela ne pouvait pas se poursuivre sans remonter des réflexes protectionnistes .... Et d'abord au cœur même de la citadelle libre échangiste. Tout le monde connaît Michael Moore et ses pamphlets contre l'Amérique « grand esclavagiste planétaire ». Le temps est pourtant loin aux Etats unis ou le discours anti-mondialiste était porté par des « originaux » idéalistes. C'est un républicain très « bannière étoilée », Lou Dobbs, qui sur CNN est devenu depuis trois ans le porte voix de l'anti-mondialisation dans un pays ou l'opinion tourne sur la question du libre échange, le pour étant désormais à peine supérieur au contre. Lou Dobbs a comptabilisé dans son émission « Exporting America » ; 400 entreprises américaines « coupables » d'avoir délocalisé des activités en dehors des Etats unis. Il est admis que le seul traité de l'Alena, libre échange en Amérique du nord (Etats Unis, Mexique, Canada) a détruit 900 000 emplois en dix ans aux Etats unis. Les filières perdantes ne veulent plus entendre parler « d'un solde global positif ». D'autant que les délocalisations attaquent doublement l'économie américaine, car les emplois perdus reviennent ensuite sous forme de marchandises étrangères dans le pays, toujours grâce au libre échange : le déficit commercial des Etats unis vis à vis de la Chine - par exemple- est passé de 10 milliards de dollars à 203 milliards de dollars en 15 ans. Sur quasiment la même période (94-2004), les exportations américaines ont progressé de 63%. Mais les gagnants se recrutent surtout dans les 500 premières entreprises du pays qui ont encore amélioré en 2005 leurs chiffres d'affaires de 10% et leurs profits de 18%. Largement suffisant pour briser le consensus sur les bienfaits de la mondialisation vue de New York. La « fluidité » des capitaux fait aussi des victimes dans les cols blancs en Amérique, et elle n'est plus encensée comme il y'a dix ans ou elle signifiait pour tous la conquête de nouvelles « places » dans le monde. Il faut donc défendre « l'American way of live ». La charge est sérieuse. Les américains pourfendeurs des obstacles au commerce international vont ils être les premiers à provoquer l'arrêt de son expansion ? Nous n'en sommes pas encore là, mais les derniers évènements outre atlantique, vont tous dans la même direction d'un soubresaut protectionniste, ce qui fait titrer le magazine économique français l'expansion de ce mois (d'ou sont repris une partie de nos chiffres) « le protectionnisme, idée très tendance en Amérique ». Protéger les entreprises américaines de la conquête étrangère, est déjà une option en œuvre. Pour illustrer ; deux des plus frappants exemple : le pétrolier chinois CNOOC a du renoncer en 2005 à racheter UNOCAL et Dubai Ports Word numéro 3 mondial dans son métier, ne pourra pas garder la gestion du trafic commercial de six ports américain héritée du rachat d'un concurrent nord américain. Le congrès prévoit de renforcer la législation pour protéger « la sécurité intérieure » des prises de contrôle par des firmes étrangères. La frontière de la « sécurité intérieure » est floue. L'eau, les autoroutes, l'audiovisuel, la santé ... ? La liste peut être longue et les défenseurs de son rallongement ont le vent en poupe.
... trouve un écho mondial
L'amorce d'un repli américain face à la liberté de mouvement des capitaux et des marchandises a son répondant en Europe. La chronique économique française de la semaine est tenue en haleine par l'affaire GDF-Suez. Cette fusion impulsée par les pouvoirs publics français entre une entreprise énergétique publique et un groupe privé diversifié, était la réponse du gouvernement français à la tentative de prise de contrôle de Suez par un consortium italien emmené par l'ex-ENI. La fusion, première entorse à la liberté d'acquisition dans l'espace européen pourtant commun, oblige à la privatisation de GDF ce qui n'est pas du goût des syndicats bien sûr, mais aussi, signe des temps, n'est pas l'option préférée de la majorité de la droite qui soutient un pôle énergétique stratégique EDF-GDF contrôlé par l'Etat. En fait la protection « interventionniste » des fleurons nationaux est aujourd'hui la règle en Europe, ou l'Espagne a sauvé Endessa (Energie) d'un repreneur pourtant allemand. La réaction hostile des gouvernements européens à l'offre d'achat de Mittal (sidérurgie) sur Arcelor est une autre illustration du retour de la notion de « préférence nationale » face aux aventures du « grand large » de la mondialisation. Les pays émergents à leurs tours tirent les conclusions de cette mondialisation « asymétrique » d'une telle évolution et exhume la notion de « souveraineté » comme c'est déjà le cas au Venezuela pour l'activité pétrolière. L'OMC ne déblaye plus
le terrain devant le capital
Dans un tel contexte les efforts de l'OMC pour obtenir une baisse encore plus grande des droits de douanes sur les produits industriels, réduire les aides publiques aux filières agricoles et étendre le libre échange aux services paraissent pathétiques. Le chiffre de 300 milliards de dollars de gain pour la croissance mondiale sur les dix prochaines années si les barrières douanières étaient baissées significativement ne suffit plus à pousser de l'avant les négociateurs de l'OMC. Ses 149 pays membres ont chacun un droit de vote et chacun pense plus aujourd'hui à ne plus offrir, sans de « solides contre parties », l'accès plus facile à son marché et à ses entreprises. Là aussi c'est l'Amérique qui indique la direction du vent. Devant le blocage de l'OMC, l'administration Bush a mis le cap sur les accords bilatéraux de libre échange. Il en existe 14 aujourd'hui, 12 sont en cours d'élaboration entre les Etats unis et des pays tiers. Dans le cadre de l'OMC, Washington doit reconsidérer les 175 milliards de dollars d'aide fédéral à l'agriculture sur dix ans votés dans le Farm Bill de 2002 au moment. En effet l'OMC veut, sous la pression cette fois des grands producteurs du sud, supprimer ses aides dans les pays du nord d'ici à 2013. C'est dire si le gap est grand. L'OMC au point mort, les achats d'entreprises de pays à pays ralentit, les législations douanières réactivées, la course aux matières premières au seuil d'une flambée, l'esprit « mondialisation » vacille. Les officiels partout tiennent pourtant le même langage « il ne faut surtout pas succomber à la tentation protectionniste ». Georges Bush estime même que c'est « la meilleure recette pour le désastre économique ». Mais les analystes notent de plus en plus que les défenseurs de la mondialisation et les déçus se recrutent selon la question simple « votre entreprise gagne t'elle de l'argent à l'international ? ». Ceux qui subissent « l'international » n'aiment plus la mondialisation.


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