Au lieu de constituer un plus pour les ressources hydriques, ces fortes précipitations deviennent une menace pour la vie des riverains, au vu des scandaleuses déficiences en matière d'aménagement urbain. Attendues depuis des mois pour leurs effets vivificateurs, les fortes pluies enregistrées ces derniers jours dans la wilaya de Biskra mettent manifestement à nu les déficiences et lacunes des travaux d'aménagements urbains, de la voirie et de confortement des rives des oueds proches des zones urbaines. Des quartiers entiers de nombreuses communes pataugent dans la gadoue, signale-t-on. A El Faïdh, commune agricole située à 42 km à l'est de Biskra, une trentaine d'habitations précaires se sont partiellement écroulées sans -fort heureusement- faire de victimes parmi les occupants. Les eaux usées sont remontées à la surface et le noyau urbain de la commune est dans un état déplorable. Faute de travaux d'endiguement, les cours d'eau sont sortis de leurs lits dans plusieurs daïra. Des routes et des exploitations agricoles ont été inondées. La Protection civile à enregistré 15 interventions pour secourir des automobilistes en panne sur le bord des routes. Jeudi, une forte averse s'est abattue sur le chef-lieu de la wilaya. Là encore, rares sont les quartiers de la Reine des Ziban qui ont été épargnés par les eaux dont l'écoulement est freiné par les avaloirs bouchés ou leur absence totale. Craignant de voir les eaux de pluie envahir les habitations, les riverains ont relevé leurs manches pour déboucher les canaux d'assainissement non récurés depuis des années et évacuer un tant soit peu les eaux. La Protection civile a été aussi mise à contribution pour sécuriser les routes où d'immenses flaques d'eau se sont formées comme devant l'université Mohamed Khider, les édifices publics et certains quartiers populaires connus pour être des zones à risque. Au centre-ville de Biskra, près du marché central, les venelles et ruelles sont restées impraticables durant de longues heures. Elles avaient l'allure de canaux vénitiens mais sans les gondoles et les ponts de pierre, ironisent des habitants de Biskra qui ajoutent que si jamais leur ville recevait d'importantes précipitations en quelques heures, elle frôlerait la catastrophe. Ainsi, l'accumulation de cumulo-nimbus sur leurs têtes est autant une source de joie que d'anxiété pour les habitants des Ziban.