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Le développement local otage du bricolage
Eternelles opérations de réfection des trottoirs
Publié dans El Watan le 17 - 03 - 2014

Si bon nombre de communes que compte le pays ont des difficultés financières à prendre en charge les préoccupations locales sur tous les plans, elles sont en parallèle nombreuses à se permettre des projets de second degré en termes de nécessité. Dans les deux cas, l'élan de développement local est retardé. La réfection des trottoirs est à ce titre un exemple des plus édifiants.
En effet, pour être efficace comme le soulignent les experts, le développement local doit atteindre ses objectifs en répondant à certaines conditions, essentiellement en évitant le gaspillage en ressources et en temps. Ce qui n'est pas le cas en Algérie où les projets communaux s'éternisent et continuent à consommer des budgets colossaux sans réussir à avoir les résultats escomptés faute de processus intersectoriel et interdisciplinaire. Aménagistes, urbanistes, architectes, planificateurs, sociologues, économistes et bien d'autres spécialistes sont loin d'être associés dans les projets au niveau local. Ce qui n'est pas sans impact sur les projets lancés, sur l'environnement et sur les conditions de vie des populations.
L'opération de réfection des trottoirs fait partie de ces chantiers menés périodiquement par les communes dans les grandes villes, avec leurs lots de conséquences sur le quotidien des habitants, des commerçants et de l'administration locale. A chaque fois qu'un nouveau maire s'installe, on s'attaque au relifting des trottoirs. C'est le cas justement ces derniers temps à Alger où plusieurs communes s'attellent à refaire leurs trottoirs. Les citoyens l'auront constaté avec tout ce désordre sur le plan urbanistique. Piétons et automobilistes se bousculent sur la route goudronnée faute de trottoirs praticables. Les travaux lancés dans le cadre d'un projet chapeauté par la wilaya d'Alger se poursuivent encore et risquent de durer encore plusieurs semaines avec la faible cadence des réalisations.
La venue du nouveau wali d'Alger s'est en fait accompagnée par le lancement de plusieurs chantiers. Abdelkader Zoukh a inscrit parmi ses priorités l'esthétique de la capitale. «Ce qui est tout à fait normal. Il s'agit de soigner l'image d'Alger», notera Torche Toufik (parlementaire, président de la Commission de l'industrie, du commerce et de la planification et ancien maire à Oum El Bouaghi. «Certes, il y a lieu de tracer les priorités, mais cette opération est importante à mon avis», ajoutera-t-il. Un avis partagé par un autre parlementaire, en l'occurrence Bedda Mahdjoub, président de la Commission des transports et des télécommunications. Pour ces derniers, il ne s'agit nullement de gaspillage de deniers publics, mais d'opérations nécessaires. Nécessaires également aux yeux des présidents d'APC contactés à cet effet.
Le gré à gré comme solution à Alger
Abdelhakim Bettache, maire d'Alger-centre, où les trottoirs n'ont pas été refaits depuis huit ans, notera que cette nouvelle opération sera achevée théoriquement fin mars dans le cadre d'un programme arrêté par la wilaya mais avec un financement 100% communal.
Pour faire vite et éviter les désagréments, des appels d'offres et des procédures administratives des marchés, le wali d'Alger, après aval du gouvernement, a opté pour le gré à gré en octroyant le marché de la réhabilitation des trottoirs du centre de la capitale à des entreprises publiques en difficulté.
Ainsi, Ecoteh, Ecotrabeo, Ecostar et d'autres entités économiques sont chargées de mettre en œuvre l'opération. Cependant, avec des moyens dérisoires retardant l'avancement des travaux et accentuant les désagréments au niveau local. Et ce, d'autant que l'opération compte d'autres intervenants, notamment pour l'enfouissement des réseaux dont la Sonelgaz, la Seaal et Algérie Télécom. Ce que nous avons constaté sur le terrain, notamment à Alger-centre.
Actuellement menée sur les grands boulevards au nombre de dix avec un coût de 4000 dinars/mètre carré, l'opération touchera par la suite les artères et les rues secondaires du centre de la capitale où d'autres priorités sont à prendre en charge, selon Abdelhakim Bettache. Il s'agit particulièrement de la réhabilitation du vieux bâti, un dossier qui urge non seulement à Alger mais aussi à Oran, Constantine, Annaba et bien d'autres grandes villes. Pour le cas d'Alger-centre, le programme sera bientôt lancé pour toucher 557 immeubles en état de dégradation. La liste a été arrêtée en concertation avec les comités de quartiers, selon le maire. Une première enveloppe de 100 milliards de centimes a déjà été débloquée à cet effet.
Les entreprises de réhabilitation se font rares
Cependant, il y a lieu de relever le problème du manque d'entreprises de réhabilitation. «Les stagiaires des centres de formation professionnelle seront sollicités pour l'opération en accord avec les responsables du secteur», expliquera M. Bettache dont la commune s'est attaquée par ailleurs à l'éclairage public (assurée par l'Etablissement de réalisation et de maintenance d'éclairage public (ERMA)), la gestion des déchets urbains (à travers l'opération d'enfouissement qui sera lancée prochainement), la mise en place de parcomètres, la réfection des salles de cinéma et des stades communaux (5 au total). Des projets coûteux, avec en moyenne 3 milliards de centimes pour un seul stade. Rien que la façade de l'APC, toujours en chantier, a nécessité une enveloppe financière de 2 milliards de centimes.
A Hussein Dey, le temps est également à l'embellissement des grands boulevards et à la réalisation d'un système de collecte des déchets ménagers. Certains projets sont déjà lancés, notamment pour les travaux de revêtement des chaussées alors que d'autres sont en phase d'étude ou d'élaboration de fiches techniques, d'après les informations recueillies auprès de Mohamed Sedrati, maire d'Hussein Dey.
Du côté de l'est d'Alger, à Dar El Beida, la réhabilitation des trottoirs a déjà été assurée par l'APC, selon son premier responsable, Lyes Guemgani qui est à son deuxième mandat à la tête de l'APC.
«Le programme dédié aux trottoirs est en phase de parachèvement. Il a été lancé en 2011 dans le cadre du développement local indépendamment de la wilaya avec une enveloppe de 15 milliards de centimes. Nous avons utilisé à cet effet des matériaux homogènes. Nous avons également réhabilité l'éclairage public et les panneaux de direction», expliquera M. Guemgani rappelant que ce genre de travaux n'a pas été refait depuis la période des DEC. Par la même occasion, le maire de Dar El Beida posera le problème d'absence d'entreprises qualifiées. «Il n'y a pas d'entreprises de réhabilitation au sens propre du terme», regrettera-t-il. Et d'illustrer la situation par le retard pris dans les travaux au niveau de l'avenue Mouloud Feraoun.
La société retenue pour refaire les chaussées a arrêtée le chantier au milieu. «L'entrepreneur nous a clairement dit qu'il n'avait pas les moyens nécessaires pour poursuivre les travaux. Nous avons dû porter l'affaire en justice», racontera-t-il avant de revenir sur les autres priorités de la commune, à savoir le raccordement en gaz de ville, l'alimentation en eau potable, l'assainissement, la construction de nouvelles écoles et la modernisation de celles déjà existantes.
Mais il y a aussi dans cette commune qui a récolté 3, 8 milliards de dinars d'impôts (fiscalité locale), la zone d'El Hamiz qui doit être dotée en infrastructures nécessaires. Dans cette localité considérée parmi les zones commerciales les plus importantes d'Alger, il n'y a même pas de marché communal, laissant le champ libre au commerce informel. De l'avis du P/APC, le problème du foncier bloque la réalisation d'une telle structure dans une localité qui compte un bidonville de plus de 1200 baraques à détruire dans cadre de l'opération de résorption de l'habitat précaire, laquelle tarde à être mise en œuvre par la wilaya.
Associer les citoyens et faire appel à des consultants techniques
Cela pour dire que les dossiers les plus importants sont relégués au second plan. L'on s'attarde ainsi sur les questions qui peuvent attendre comme les trottoirs et de surcroît sans planification mais dans l'urgence, comme c'est le cas pour bien d'autres projets. Les spécialistes ne manquent pas de critiquer cette manière d'agir. Ils préconisent dans ce cadre d'aménager les villes et les territoires dans le cadre d'une approche liée au développement durable et non en réponse à des opérations d'urgence. Un point relevé par Abdelhamid
Boudaoued, président du Collège national des experts architectes (CNEA). Ce dernier regrette le fait que les citoyens et les spécialistes ne soient pas associés au programme alors que l'aménagement de l'environnement immédiat les concerne en premier lieu.
Dans ce cadre, un appel a été lancé la semaine dernière (à l'occasion d'un séminaire organisé par le groupe Lafarge sur les nouvelles technologies de la construction) par des urbanistes et des architectes pour impliquer davantage les citoyens dans le développement de leur environnement urbain. Il s'agit pour ces derniers d'arriver à une meilleure intégration sociale dans les villes. «C'est la population qui fait la ville. Le rôle de l'Etat est d'assurer la régulation du secteur. La tâche de la conception et de la construction des villes doit être cédée aux citoyens à travers l'implication des PME de BTPH, la formation et la valorisation des métiers de l'urbanisme», estime à ce sujet l'architecte Halim Faïdi, lauréat du prix national de l'architecture en 2012.
Mohamed Larbi Merhoum, deux fois lauréat du prix national de l'architecture, a rappelé pour sa part que l'urbanisme doit se baser sur une relation interactive entre les intérêts publics et privés. «L'Algérie a déployé beaucoup d'efforts en matière de logement, mais a développé un tissu urbain anti-social et sans mémoire», a-t-il déploré. Un tissu construit sans associer également les spécialistes du secteur. Ce que relève encore M. Boudaoud.
«Sur les 1543 communes du pays, aucune d'entre elles ne fait appel à des consultants techniques. Les maires continuent de penser à la place du citoyen pour l'aménagement des communes», nous dira-t-il avant d'ajouter : «Au lieu de s'occuper du patrimoine immobilier, on refait chaque année les revêtements des sols. Quid des espaces verts ?». Comme pour dire que la gestion des APC est loin de répondre aux préoccupations environnementales, urbanistiques et économiques. Et de conclure : «C'est du gaspillage. Par exemple, à la rue d'Isly, on remplace le pavé, un matériau noble par du béton et on a négligé le mobilier urbain.»


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