La coopération euroméditerranéenne a fait dans la ville d'El Kseur, wilaya de Béjaïa, de joyeux jours peints aux couleurs de la solidarité internationale. Les animateurs d'une association française, Ateliers sans frontières (ASF), ont quitté dernièrement cette ville après avoir livré trois chantiers réalisés en partenariat avec les autorités communales et des associations. Des projets, réalisés bénévolement, qui inaugurent ainsi le plan d'action de cette association dans notre pays. L'expérience est donc partie d'El Kseur où ASF a posé ses bagages en avril dernier. Trois ateliers pour trois projets bénéfiques. D'abord à l'école primaire de la cité Boudiaf où une plateforme omnisports (volley, basket, hand et minifoot) de 400 m a poussé sur une partie de la cour qui a pris des couleurs et a fait sautiller de bonheur les petits écoliers contents de disposer d'un espace de défoulement. Ensuite, à l'école de judo du club local, la JSEK en l'occurrence, dont la salle (166 m2) de préparation physique a été réaménagée et équipée de matériel de musculation et de remise en forme, le tout installé sur une moquette. Des lieux revivifiés d'un coup. Enfin, les locaux de la section des scouts Salhi Redouane retapés et équipés de matériel informatique. Ce sont trois projets, préparés en novembre 2005, entamés le 11 avril dernier, réceptionnés une vingtaine de jours plus tard et inaugurés en présence des autorités communales. Comment a-t-on atterri à El Kseur ? ASF a choisi de s'investir dans deux modes d'action qui démarrent de l'Hexagone, dans le Val-de-Marne (94) plus exactement, où l'on récupère du matériel informatique et sportif que l'on rénove avant de le destiner à des chantiers de solidarité internationale ou carrément à des projets d'équipement comme ceux dont ont bénéficié quelques associations et autres organisations comme Souk d'Alger, ETO de Tizi Ouzou, l'école des sourds-muets de Mohammadia... Ces projets d'équipement sont organisés en partenariat avec l'association SOS village d'enfants, qui joue un rôle de trait d'union, dans le cadre du programme PAN du ministère de la Solidarité nationale. Pour l'association, l'option est plutôt donnée pour les chantiers de solidarité internationale qui permettent le « bonus », il est vrai, du contact entre jeunes des deux rives de la Méditerranée. C'est dans ce cadre que onze jeunes en difficulté, entre 18 et 25 ans, dont certains ont des origines algériennes, tous des bénévoles formés de la région de Vitry-Sur-Seine et Bonneuil-Sur-Marne, ont fait le déplacement à El Kseur où ils se sont mêlés à des jeunes El kseurois, recrutés dans le fichier du filet social et aussi parmi les membres des organisations bénéficiaires. Le tout autour d'un même double objectif : l'échange et la réinsertion professionnelle. « Notre but est de créer des contacts entre jeunes Méditerranéens autour de la diversité et aussi les aider à travers ces projets à surmonter leurs difficultés », nous explique Guillaume Herisson, responsable de coordination locale en Algérie de ASF. Aidé dans leur expérience algérienne par des subventions de Diamal et Danone Djurdjura, l'association, qui est aussi épaulée par des subventions étatiques françaises, est appelée à prendre ses quartiers dans une autre ville algérienne. « Beaucoup de demandes pour peu d'offres », nous confie l'entreprenant Guillaume qui, vraisemblablement charmé par les atouts touristiques de la région, a troqué, le temps d'un séjour prolongé, sa combinaison contre une tenue estivale. En attendant de replonger dans l'ambiance des chantiers.