Cette nouvelle structure, le Comité citoyen de la ville d'Akbou, mise en place il y a de cela quinze jours est dirigée par Azzedine Aït Bachir. Ce comité parallèle s'est déjà manifesté en participant à la marche initiée dernièrement par les artistes à Béjaïa. Dans une déclaration rendue publique, le CCA appelle toutes les forces représentatives à rejoindre sa plate-forme née, expliquent les rédacteurs, «suite à l'accumulation de mécontentements décriés par les différentes structures qui ont encadré le mouvement citoyen». Une plate-forme qui se veut, selon ses concepteurs, «une volonté profonde de se libérer de l'embrigadement des uns et de la caporalisation des autres». Ils la motivent par «l'esprit de mettre en exergue une alternative démocratique et populaire.» Ce projet de plate-forme, qui ne fait référence à aucun moment à la plate-forme d'El-Kseur, comprend de nouvelles revendications qui ne sont nullement étrangères à l'opinion. On citera: «l'ouverture du champ politique et médiatique, la levée de l'état d'urgence et toutes les mesures d'exception, la primauté du politique sur le militaire, pour l'instauration d'une véritable justice sociale, pour une commission d'enquête internationale...». Ces nouvelles revendications rejetées à El-Kseur, car jugées trop partisanes, cachent mal les intentions des initiateurs sur l'orientation de ce comité dont le principal animateur est connu pour être proche du FFS. Des informations non confirmées selon lesquelles le député Djamal Zenati, originaire d'Akbou, serait derrière cette initiative, circulent en ce moment dans la région. A ces informations qui répondent partiellement à la question que se posent un bon nombre d'observateurs sur le choix de la ville d'Akbou pour le lancement de structures parallèles - un phénomène nouveau sur la scène de la lutte pacifique que mène le mouvement citoyen depuis maintenant plus de cinq mois - s'ajoutent d'autres éléments concernant le poids de la région d'Akbou sur la carte politique de la wilaya de Béjaïa. Considérée comme deuxième ville, Akbou était, jusque avant le début des événements, le fief du parti de Aït Ahmed. La coordination née dans le feu des événements et dirigée par Zahir Benkhellat semble échapper au FFS d'où, selon certains observateurs de la scène politique, le lancement de cette structure parallèle. Contactés par nos soins, les animateurs de la Coordination des quartiers et villages d'Akbou dénoncent «cette tentative du pouvoir pour semer la confusion au sein de l'opinion locale». Pour M.Salhi, «nous sommes le seul cadre légitime et représentatif fidèle à la plate-forme d'El-Kseur». Quant à Zahir Benkhellat, qui ne va pas par quatre chemins pour qualifier le lancement de ce rival de «non-événement».