Le mouvement de contestation, qui a germé sous l'effet de l'appui apporté par le FCE au 4e mandat du président sortant, ne faiblit pas. Une quarantaine de membres se sont démis de leurs fonctions au FCE, depuis la démission de Slim Othmani Rien ne va plus au Forum des chefs d'entreprises (FCE). Depuis la décision de cette organisation patronale de valser, à son tour, au rythme des soutiens apportés à la candidature de Abdelaziz Bouteflika, pour un 4e mandat à la tête de l'Etat, le FCE est victime d'une grave hémorragie. Le mouvement de contestation, qui a germé sous l'effet de l'appui apporté par le FCE au 4e mandat du président sortant, ne faiblit pas. Alors que l'on appelle à la tenue d'un conseil exécutif extraordinaire pour jeudi, dédié à panser la plaie et stopper le saignement, l'organisation de Réda Hamiani se vide peu à peu de sa substance organique. Plusieurs démissions ont suivi celle de Slim Othmani, la plus médiatisée. Le patron de la NCA Rouiba dénonçait, dans sa lettre de démission envoyée au président du FCE, «le peu de respect qui a été accordé, tant aux membres qu'au règlement intérieur de cette institution qui méritait bien mieux que cette mascarade de soutien électoral». Plusieurs autres membres du forum manifestent la même phobie à ce qu'ils appellent «l'intrusion» du politique dans les missions de l'organisation, qui se veut pourtant, de par ses statuts, «une association apolitique». Depuis la démission de Slim Othmani des structures du FCE, une quarantaine d'autres membres se sont démis de leurs fonctions du FCE, avons-nous appris, hier, de sources incorporées dans ladite organisation. Cette renonciation à la vie syndicale au sein du FCE constitue un vrai passeport pour l'implosion de l'organisation. On parle aussi de plusieurs autres démissions qui seront annoncées au lendemain des élections. La grogne exprimée dans les coulisses de cette organisation patronale n'a pas cessé. Mais la pression est telle que plusieurs patrons, par peur, par contrainte et par menace hésitent d'engager leurs affaires en guise de mise. Cependant, les «sacrifiés» de Réda Hamiani entendent aller vers la création d'une nouvelle organisation post-17 avril. Quoi qu'il en soit, le président du FCE a adressé aux membres de son organisation des convocations à une réunion extraordinaire du conseil exécutif pour jeudi. S'il est vrai que l'œuvre de recoller les morceaux s'avère aussi pénible pour M. Hamiani, la réunion de jeudi servira de baromètre à même de mesurer le niveau de fidélité de certains membres. Tous les coups sont permis, à la veille d'une élection qui ne semble point se soucier de la forme, encore moins de la méthode susceptible de rallier les suffrages. Les diseuses de bonne aventure prédisent un sombre avenir pour la cohésion du groupe de Réda Hamiani. Ce dernier rencontrera aujourd'hui le très contesté chef de campagne de Abdelaziz Bouteflika, Abdelmalek Sellal. Le désormais ex-Premier ministre «présentera aux chefs d'entreprise le programme économique qui est proposé pour la nouvelle étape qu'engage notre pays». Silence, on semble s'embarrasser de l'avenir de l'économie algérienne, après 15 ans d'hibernation, d'échecs et de mensonges.