Coup d'envoi du premier tour des élections municipales, aujourd'hui, en France. La gauche, au pouvoir depuis mai 2012, tente de limiter la casse et les frais des promesses non tenues du président Hollande, notamment sur le chômage. Paris (France) De notre bureau Près de 40 millions de Français sont appelés aujourd'hui aux urnes pour élire leurs nouveaux maires. Le deuxième tour est prévu pour dimanche prochain. Cette élection a valeur de test pour le président Hollande et son gouvernement. Elle intervient dans un contexte économique très difficile, marqué par l'incapacité de l'Exécutif français à inverser la courbe du chômage et par la multiplication des affaires de corruption et de scandales politiques. Le dernier en date est celui des écoutes téléphoniques visant l'ancien président Nicolas Sarkozy et son avocat, Me Thierry Herzog. Ayant déjà gagné en 2008 la majorité des mairies françaises, le Parti socialiste, au pouvoir depuis mai 2012, craint cette fois-ci d'y laisser des plumes. Les élections ne se présentent pas sous les meilleurs auspices pour lui. Les différents sondages le donnent en léger recul par rapport à l'opposition emmenée par l'Union pour le mouvement populaire (UMP). Ce dernier, bien qu'il continue de traverser des zones de turbulences, caresse néanmoins l'espoir de ravir quelques municipalités à la gauche, mais aussi d'en garder d'autres. L'exemple de la ville de Marseille est des plus symboliques. Marseille devrait rester à droite Cette dernière, gouvernée par la droite depuis 19 ans, devrait le rester, si l'on croit les derniers sondages. La seule inconnue reste le résultat du Front national (parti extrémiste) emmené par Stéphane Ravier. Les sondages le créditent de 20% de voix. Pour le gouvernement socialiste, la reconquête de la cité phocéenne est devenue une priorité. Il espère au moins gagner une bataille symbolique dans cette guerre électorale qui s'annonce à son désavantage. Et pour atteindre cet objectif, de nombreux ministres ont visité Marseille ces derniers mois pour donner un coup de pouce au candidat socialiste Patrick Mennucci. Ce dernier peine à fédérer toute la gauche autour de lui. Jean-Claude Gaudin, qui règne sur Marseille depuis 19 ans, pourrait décrocher un quatrième et dernier mandat, compte tenu de son âge, 74 ans. Le Front national revitalisé A Paris, le scénario est différent. La gauche est quasiment assurée de garder la gestion de la capitale à l'issue du second tour. Anne Hidalgo, la candidate socialiste, devrait l'emporter avec 52% des voix face à sa rivale de la droite, Nathalie Kosciusko Morizet. Une chose est sûre, peu importe le résultat de l'élection à Paris, ce sera la première fois dans l'histoire qu'une femme présidera aux destinées de la capitale française. Les deux dames ont mené une campagne tambour battant, multipliant les visites sur le terrain et utilisant à outrance les réseaux sociaux. L'autre enjeu de ces élections municipales, c'est le résultat qu'obtiendrait le Front national de Marine Le Pen. Ce parti de droite extrémiste aborde ce rendez-vous électoral avec une dynamique nouvelle. Il a réussi à présenter 597 listes électorales dans les villes de plus de 1000 habitants, soit 20% de plus qu'en 2008. Le FN espère remporter quelques villes, comme Hénin-Beaumont (nord de la France) où les sondages semblent favorables à Marine Le Pen. Mais aussi la ville de Forbach, dans l'Est, et de Fréjus, dans le Sud. L'économie, le chômage, le pouvoir d'achat et la sécurité ont été les thèmes qui ont dominé la campagne électorale. Point de débat sur le droit de vote des étrangers, pourtant promis par le candidat Hollande en 2012. A noter que les listes électorales affichent peu de candidats dits de «diversité» en comparaison aux années passées. C'est à croire que cette mode est déjà passée.