Alors que le jeu des alliances a commencé dès que les résultats ont été rendus publics dimanche soir, aussi bien la majorité que l'opposition appellent les électeurs à la mobilisation générale pour le 2e tour. Paris : De notre bureau On a assisté dimanche à un retour de balancier en faveur de la gauche au premier tour des élections municipales françaises. Le 2e tour devra confirmer dimanche prochain cette avance ou la corriger. La percée de la gauche, moins ample que prévu, qualifiée de « vague rose » constitue toutefois un sérieux avertissement au président Sarkozy et à sa majorité. La gauche a recueilli au premier tour des élections municipales en France de dimanche 47% des voix et la droite 45%, soit le contraire des élections municipales de 2001. A Lyon, le socialiste Gérard Collomb est réélu au premier tour avec près de 53%, face au ministre Dominique Perben avec 32%. C'est la première fois que dans cette ville un maire est élu au premier tour. A Paris, le maire socialiste sortant, Bertrand Delanoë, devance très nettement l'UMP Françoise de Panafieu (41,60% des suffrages contre 27,92%). Rouen, Laval, Alençon, Bourg-en-Bresse, Annonay et Rodez ont basculé à gauche, tandis que le PS conserve dès le 1er tour ses bastions de Dijon, Le Mans, Poitiers, Cherbourg, La Rochelle, Tourcoing, Auxerre et est très bien placé à Lille, Caen, Strasbourg, Rennes, Brest, Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais, face à la FN Marine Le Pen), mais aussi Quimper, Narbonne, Blois et Mende, voire Toulouse, Aix-en-Provence et Amiens. Le PCF a conservé la quasi totalité de ses bastions et conquis Dieppe et Vierzon. La droite résiste dans plusieurs villes symboles où elle paraissait menacée, comme à Marseille. Elle conserve encore des bastions comme Toulon, Troyes, Epinal et Meaux. A Bordeaux, l'ancien Premier ministre, Alain Juppé, est réélu avec 56,62% des voix. Sur les 22 ministres candidats, 14 ont été élus ou réélus au premier tour. Le Front national avec 2% de voix confirme sa perte d'influence électorale. Ce scrutin avait, au niveau national, valeur de premier test, dix mois après l'élection à l'Elysée de Nicolas Sarkozy, aujourd'hui en chute libre dans les sondages. La droite nie « une vague rose », le Premier ministre, François Fillon, préfère parler de « rééquilibrage ». Pour sa part, le premier secrétaire du PS, François Hollande se montre prudent, « le jeu reste ouvert », a-t-il réagi à l'annonce des résultats. Au lendemain du premier tour des municipales, « il y a eu un avantage pour la gauche et un avertissement pour la droite et Nicolas Sarkozy », a analysé François Hollande. A gauche, le Premier secrétaire du PS, François Hollande, estime que « tout maintenant va se décider, se confirmer, s'amplifier au second tour ». Alors que le jeu des alliances a commencé dès que les résultats ont été rendus publics dimanche soir, aussi bien la majorité que l'opposition appellent les électeurs à la mobilisation générale pour le 2e tour. Etant relativement faible dimanche (61% contre 67,29% au 1er tour en 2001), le taux de participation, laisse de la marge pour le 2e tour tant aux listes de droite que de gauche.