Afin de satisfaire les besoins nationaux en produits agroalimentaires d'ici à l'horizon 2010, pas moins de 440 millions d'euros devraient être investis dans ce secteur. Ce chiffre, révélé hier par le ministre de la PME et de l'Artisanat, Mustafa Benbada, n'est pas loin, en fait, de la moyenne d'investissement exigée par année et qui est estimée, selon le ministre, à 34,09 milliards de dinars, représentant le montant des 267 projets enregistrés et déclarés par l'Agence nationale de développement des investissements (ANDI). M. Benbada, intervenant hier lors d'une conférence-débat, organisée à l'Institut national de l'agronomie d'El Harrach, a indiqué que « ce nombre de projets qualifie la branche agroalimentaire à occuper le troisième rang en termes d'attractivité des investissements ». Il n'en demeure pas moins que le secteur souffre actuellement d'« une panoplie de contraintes et de faiblesses qui freinent son développement », avoue le ministre. Selon lui, le problème qui se pose en premier lieu se rapporte à l'insuffisance de la production de certains intrants agricoles, ce qui ne permet pas un approvisionnement régulier de l'activité industrielle. Il citera notamment les produits laitiers, les céréales et les fruits. La mauvaise qualité de certains produits et l'instabilité des prix proposés aux industriels sont également mises en cause par le ministre pour expliquer l'incapacité du secteur à atteindre la performance. Il évoquera, dans le même sillage, le « faible taux d'intégration de ces filières » agroalimentaires ainsi que le problème de « la commercialisation des produits agricoles qui constitue une entrave de taille ». Au chapitre des programmes d'appui mis en œuvre au profit des PME évoluant dans le secteur agroalimentaire, M. Benbada a rappelé que plusieurs projets ont été lancés par deux institutions différentes, à savoir l'Agence nationale de développement de la PME (ANDPME) et l'Agence européenne Euro-développement PME. Cette dernière, dira le ministre, « a permis jusqu'à présent la mise à niveau de 325 PME, dont 87 appartiennent au secteur agroalimentaire ». Il y a lieu de noter à ce propos qu'en 2005, la filière agroalimentaire a été classée au 6e rang par rapport aux autres activités industrielles avec une population de 14 474 PME. La filière a connu un taux d'évolution de 5,5% sur la période 2004-2005, a indiqué le ministre, avant d'ajouter que le secteur privé a repris aujourd'hui les parts d'activités délaissées par le secteur public, qui détenait, jusqu'à 1989, 61% de la production agroalimentaire totale.