Au quatrième jour de la campagne pour la présidentielle du 17 avril, la candidate à la magistrature suprême, Louisa Hanoune, était à Mostaganem et Relizane. De notre envoyée spéciale A la salle Ould Abderahmane Kaki où elle a animé un meeting, Mme Hanoune a mis en garde l'assistance composée essentiellement de militants de base, contre les provocations étrangères et le chantage qui vise l'Algérie. Mieux, la candidate attribue un caractère de «guerre» au prochain scrutin. Lors de son discours d'une heure, la seule femme candidate s'est interrogée sur les motivations de la prochaine visite du ministre américain des Affaires étrangères, John Kerry, et de l'émir du Qatar en pleine campagne électorale. «On accuse le Parti des travailleurs de faire dans l'alarmisme en évoquant l'intervention étrangère. Nos craintes sont justifiées puisque le temps nous a donné raison. Je demande au pouvoir de nous livrer les raisons de la visite en Algérie de ces deux personnages en cette période importante et cruciale», insiste Mme Hanoune, qui se demande si la visite des représentants américain et qatari n'est pas motivé par le souci d'impliquer l'armée nationale dans les conflits qui secouent les pays situés à nos frontières, notamment le Mali et la Libye. «Nous sommes persuadés que l'Algérie est victime de chantage, de complot et de pressions des Américains, des multinationales et des pays du Golfe. Ces derniers sont à l'origine de l'anarchie qui règne dans nos pays voisins. John Kerry tente d'exporter le Printemps arabe. Ils fabriquent dans leur laboratoire des complots pour la destruction de la Syrie et l'extermination des Palestiniens.» Lors de ce rassemblement, la candidate du PT a soutenu que les Américains et le Qatar ne respectent ni le scrutin ni la démocratie et encore moins la souveraineté des peuples. Les Américains ont le feu vert de certaines parties qui veulent le pouvoir à n'importe quel prix. Craignant pour le devenir de l'Algérie, la patronne du PT tire la sonnette d'alarme et prie l'assistance de se mobiliser, le jour du scrutin, afin d'empêcher tout glissement dangereux et toute tentative de spoliation des voix. «Le peuple algérien est capable de faire la distinction et de décider de lui-même de son destin. Vous devez vous rendre aux urnes, le 17 avril, pour faire barrage à ceux qui donnent des garanties au FMI, à l'OMC et qui adhèrent à l'idée de créer une base militaire via l'Africom en Algérie.» La candidate a invité l'assistance à opérer le «changement radical» par les urnes en promettant une «dynamique politique» qui concernerait toutes les wilayas du pays ainsi que «l'institutionnalisation d'une nouvelle ère» pour l'Algérie. A Relizane, une wilaya qui a souffert des affres du terrorisme, Mme Hanoune répond à Makri, qui l'accuse d'avoir utilisé le dossier des familles de disparus à des fins personnelles et politiciennes. Elle précise avec une certaine fierté qu'elle n'a jamais couru ni après un poste ministériel ni après des privilèges. Bien au contraire, elle était auprès des démunis et a fait du dossier des disparus son cheval de bataille.