-Cinéma : Allouache-Zahzah De A à Z. Ainsi peut se résumer le palmarès algérien au troisième festival du cinéma africain de Louxor, en Egypte, qui s'est étendu de Allouache à Zahzah. Le premier, avec son long métrage Esstouh» (Les terrasses) a obtenu la deuxième distinction du festival, le Silver Mask of Tountankhamon. Tourné en 2013 à Bab El Oued, il met en scène toute une vie sociale qui se déroule au sommet des immeubles. Le deuxième, Abdenour Zahzah, concourait avec un documentaire, El oued, el oued (2013) tourné sur les berges de l'oued Sidi El'Kebir, depuis son amont jusqu'à son aval en mer. Ce film lui a valu le Prix de la meilleure œuvre artistique, ce qui confirme un talent que n'impressionnent plus les distinctions. -J. L. Einaudi : Adieu ! Né en 1951 à Paris, il y est décédé le 22 mars dernier. Son parcours a souvent croisé celui de l'Algérie qu'il avait intégrée comme un des pans essentiels de son engagement politique. Jean-Luc Einaudi a longtemps milité dans des formations d'obédience maoïste. En 1998, il publie dans Le Monde un texte sur les massacres du 17 octobre 1961 à Paris, où il dénonce le préfet de police Maurice Papon. Celui-ci poursuit J-L E. pour diffamation. Comme les Archives Nationales refusent de délivrer des documents nécessaires à sa défense, Einaudi a l'idée de faire témoigner deux archivistes pour attester de l'existence de ces pièces. Il invite aussi des témoins des événements et son procès se retourne contre le sinistre Papon qui est débouté de sa plaine. Certains ont reproché à J-L.E d'être un historien militant. C'est en tout cas son engagement autant que ses recherches et écrits qui ont permis de percer la chape de silence qui pesait sur certains épisodes de l'histoire coloniale. On lui doit plusieurs ouvrages sur l'Algérie, dont La Bataille de Paris, 17 octobre 1961, réédité en livre de poche depuis 2001 et plusieurs autres sur la répression, la torture ou encore l'affaire Iveton. -Film : Le dernier Noé Le cinéma est souvent symptomatique de la marche du monde. Après les derniers tsunamis, Hollywood semble renouer avec les thèmes bibliques traités en péplums. Dans la première semaine d'avril, sort la superproduction Noé au budget de 125 millions de dollars. Un casting fort avec Russell Crowe, Jennifer Connelly, Emma Watson à l'affiche. Un réalisateur au sommet de sa carrière : Darren Aronofsky qui a signé, entre autres, The Wrestler, 2008, Lion d'Or à Venise, ou encore Black Swan (2011). La présentation du film est révélatrice d'un état d'esprit : «Russell Crowe est Noé, un homme promis à un destin exceptionnel alors qu'un déluge apocalyptique va détruire le monde. La fin du monde… n'est que le commencement». On se croirait revenu à l'époque des films à la Cecil B.de Mille. -Genève : Film oriental Selon Tahar Houchi, directeur artistique, la 9e édition du Festival international du film oriental de Genève (FIFOG), se tiendra du 4 au 13 avril 2014. Au programme, quelque 115 films en provenance d'Algérie, Belgique, Bosnie-Herzégovine, Croatie, Egypte, Emirats arabes unis, Irak, Iran, Liban, France, Maroc, Palestine, Slovénie, Tunisie et Syrie. Ce sont plus de 20 lieux de projections, de débats et d'expositions. Au programme, 3 compétitions pour un Fifog d'or et un Fifog d'argent (longs-métrages, courts-métrages et documentaires) ainsi qu'un Prix de la Critique et deux prix scolaires impliquant des écoles genevoises. Parrainée par Tahar Ben Jelloun, membre de l'Académie Goncourt et président du jury de la compétition internationale, la cuvée 2014 place le corps, à la fois individuel et social, dans sa diversité et complexité, au centre de la programmation. -Poésie : Sapho à Alger Le samedi 12 avril, à 16h30, ne ratez pas à l'Institut français d'Alger la chanteuse Sapho qui viendra montrer son côté poétesse. Elle sera de la partie pour le traditionnel Printemps des Poètes avec la lecture de son recueil, Guerre Words y Plato. Elle y développe une écriture poétique aussi cosmopolite qu'elle, mélangeant le français, l'espagnol et l'anglais et prenant des libertés avec la grammaire. Sapho occupera la scène de sa voix si expressive accompagnée à la guitare classique par Ingrid Ficheux. -Le président Xi-Jamping à L'UNESCO : Le «rêve chinois» Xi Jinping est le premier chef d'Etat chinois à se rendre à l'Unesco. Il y a notamment déclaré : «L'histoire nous enseigne que seuls les échanges et l'inspiration mutuelle assurent la pleine vitalité d'une civilisation. Tant que nous nous en tenons à l'esprit de l'inclusivité, le ‘‘choc des civilisations'' n'aura pas sa place dans ce monde, et les civilisations coexisteront en harmonie.» Réponse de la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova : «Dans un monde où les cultures et les identités circulent si vite, il ne suffit pas de vendre ou d'acheter… La paix suppose le respect, le partage des connaissances, la compréhension mutuelle et les relations du cœur car les véritables routes de la soie, anciennes et nouvelles, sont à la fois économiques, sociales et culturelles… C'est, je crois, l'esprit de votre rêve chinois.» -Anecdote littérature : Effet boomerang En 1969, le journaliste américain, Mike Mc Grady, voulant dénoncer la médiocrité culturelle aux Etats-Unis, réunit des auteurs pour écrire un roman regroupant tous les artifices et imperfections possibles. L'objectif était de produire une référence de ce qu'il y a de plus mauvais, avec quelques scènes de sexe comme en contiennent les romans de gare. Le livre parut sous le titre de Naked Came the Stranger et le pseudonyme de Penelope Ashe. Malheureusement, il connut un immense succès. Les auteurs, se sentant coupables de gagner ainsi de l'argent, durent dévoiler le pot aux roses ! -Exposition à Alger et Dubaï : Les Moudjahidate au cœur de l'art Jusqu'au 5 juillet, le MaMa propose une exposition qui relie l'histoire à l'art et l'émotion. Intitulée «El Moudjahidate, nos héroïnes», elle confronte des photos historiques de combattantes à leurs portraits actuels. Un travail original réalisé par deux jeunes photographes, Nadia Makhlouf et Benyoucef Chérif, accompagnés par l'historienne Malika El-Korso. Nous reviendrons sur cette exposition qui mérite votre visite. Les moudjahidate algériennes continuent d'exercer une grande fascination en Algérie et dans le monde. Au début de ce mois, Asad Faulwell, peintre américain d'origine iranienne, a exposé des œuvres sur ce sujet à la galerie d'art Lawrie-Shabibi de Dubaï. Intitulée «Bed of Broken Mirrors» (voir photo), elle a été inspirée à l'artiste par le film La Bataille d'Alger de Gillo Pontecorvo. -El Oued : Festival national du chant scolaire En cette période de vacances scolaires, ils voulaient sans doute chanter Gai ! Gai ! L'écolier… Mais ils étaient là, plus de 850 élèves, structurés en 32 chorales scolaires, issues de 30 wilayas du pays qui ont pris part à la 19e édition du festival national du chant scolaire, ouverte lundi dernier à El Oued. Placée sous le signe «Ensemble, de la libération à l'édification», cette manifestation a permis, quatre jours durant, aux concurrents des trois paliers de l'enseignement scolaire de mettre en valeur leurs talents dans l'entonnement de chants véhiculant un message de sensibilisation et d'éveil, comme l'indique le responsable de la communication de la manifestation. Cette approche suscite certaines interrogations. A force de vouloir imposer un contenu, ne risque-t-on pas de pousser les élèves à fuir ces activités ? De plus, si l'on privilégie abusivement le contenu sur la forme, on appauvrit la dimension artistique du chant et, du même coup, l'intérêt des enfants pour sa pratique. Espérons que ces aspects aient été pris en considération. -Galerie Racim : Art politique ! Si vous passez à la Galerie Mohammed Racim, avenue Pasteur à Alger, ne vous attendez pas à trouver une exposition de peinture. Les lieux ont été transformés en showroom politique consacré au Président sortant, candidat à sa succession, Abdelaziz Bouteflika. D'immenses photos du candidat, accompagnées de slogans et extraits du programme, pavoisent les vitrines et cimaises de ce lieu culturel mythique. Peut-être une manière pour l'UNAC (Union nationale des arts culturels) de lancer un nouveau mouvement d'art contemporain.