Assia Djebar, élue à l'Académie française le 16 juin 2005, a reçu, jeudi soir, à Paris, l'Epée de cette Institution, lors d'une cérémonie à l'Institut du monde arabe (IMA). Le président du «Comité pour l'Epée», le journaliste et écrivain Jean Daniel, s'est dit «honoré de cet affectueux honneur» qui lui a été fait en le désignant président de ce comité. Relevant par ailleurs les importantes étapes du parcours de la désormais Académicienne, première personnalité maghrébine élue parmi les 40 «Immortels» de cette Institution, il a mis en exergue ce qui caractérise les œuvres de Assia Djebar, en s'attardant sur sa manière de faire usage de la langue. Les mêmes mérites ont été soulignés par Jacques de Decker, secrétaire perpétuel de l'Académie royale de littérature et de langue françaises de Belgique, où elle a été élue en 1999. Il a vu en «cette double appartenance» à ces deux Institutions française et belge, «un signe de l'universalité» de Assia Djebar et en même temps un «intérêt lié au destin de (son) pays, l'Algérie». L'Epée remise à Assia Djebar est un sabre oriental du XIXe siècle, où est gravé le mot Paix. Une Epée pour la Paix, une Epée de la Paix, c'est tout un programme qu'évoquent les livres de la romancière. L'heureuse élue, qui fera son entrée solennelle sous la coupole de l'Académie française le 22 juin en occupant le Fauteuil 5 de l'Académicien Georges Vedel décédé en 2002, a eu une pensée pour son pays, sa ville Cherchell avec ses anciens quartiers.