Ce ne sont pas cinq moutons qui vont changer la vie d'un pauvre villageois comme moi. Si je trouve où aller je n'hésiterai pas instant pour le faire», affirme Saïd, 29 ans, un habitant du village d'Aït Slimane, sur les hauteurs de Sidi Ali Bounab, à 40 km à l'est de Boumerdès. Apostrophé devant la mairie de Naciria, Saïd en a visiblement gros sur le cœur. Ce jeune chômeur dit avoir suivi un stage de formation en apiculture il y a trois ans. Les services de la conservation des forêts lui ont promis, ainsi qu'a une dizaine d'autres villageois, quelques ruches. Mais il n'a rien vu venir à ce jour. Entre-temps, les services des forêts ont ouvert quelques pistes, capté une source d'eau et distribué des oliviers à certains habitants.Mais le village manque de presque de tout. Les travaux de réalisation de l'école primaire, promise par l'ancien maire, peinent à démarrer. La salle de soins du village voisin, Iwaryachen, demeure fermée à ce jour pour une histoire de manque de médecin. La route qui dessert la localité ne cesse de se dégrader. «Le strict minimum fait défaut ici et on nous parle du renouveau rural… il y a de quoi devenir fou», lance encore Saïd rageusement. Son sentiment et ses doléances sont partagés par des centaines d'habitants de la région. Plus de cinq ans après sa mise en œuvre, la politique de renouveau rural (PPDR) n'a pas obtenu de résultats probants dans la wilaya. Les opérations prévues au terme de l'année 2012 ont atteint un taux d'avancement de 65% alors que celles annoncées en 2013 viennent à peine d'être entamées. De l'avis de certains élus locaux, le retard enregistré dans l'exécution de ce programme est dû, notamment, à la complexité des modalités d'exécution du programme et du manque de coordination entre les directions de wilaya. Les services de la conservation des forêts affirment avoir aménagé près de 200 km de pistes et planté des dizaines d'hectares d'oliviers et d'arbres fruitiers à travers 155 localités réparties sur 28 communes de la wilaya. Ils ont capté de nombreuses sources et en ont aménagé d'autres, mais cela reste largement insuffisant par rapport aux attentes des villageois.Les aides individuelles telles que les brebis (70), les vaches (50), les ruches (120) promises à certains villageois se font attendre à ce jour.