Le programme de développement rural intégré n'a pas donné les résultats escomptés. Les habitants des localités surplombant les monts de Sidi Ali Bounab vivent dans un dénuement total. Les promesses des lendemains enchanteurs qui leur ont été faites à la faveur de la mise en œuvre de la politique du renouveau rural se sont avérées au bout du compte qu'un leurre. Les projets inscrits dans le cadre du PPDRI en 2009 n'ont toujours pas abouti. Ce qui a accentué le sentiment d'oubli chez les villageois des localités de la région, notamment ceux d'Aït Slimane, Iouryachen et Ihamaden qui comptent désormais emprunter le chemin de l'exode pour améliorer leur vécu. Ainsi, les cinq pistes ouvertes en 2010 dans le cadre du PPDRI ne sont pas encore aménagées de manière à permettre aux habitants de rejoindre leurs champs d'oliviers. «Il n'y a que nos vergers et nos oliviers qui nous poussent à rester. Rien de plus. L'Etat ne fait rien pour nous maintenir sur nos terres, ce qui nous contraint à aller s'installer en ville», déplore Hocine, un membre du comité de village d'Ait Slimane qui s'indigne des lenteurs constatées pour le dallage des pistes. L'entreprise publique, Génie rural, créée en 2010 pour donner un nouveau souffle au programme en question ne s'est toujours pas mise au travail. «Les services de la conservation des forêts qui chapeautent ce projet n'ont en réalité rien fait pour alléger nos souffrances. Les pistes avaient été ouvertes début 2010 avec les moyens de la commune. Depuis, elles ont connu des dégradations considérables à cause des eaux pluviales et l'absence de fosses et de gabions», ajoute Hocine. Aujourd'hui, les habitants éprouvent d'énormes difficultés pour rejoindre leur champ. Des difficultés qui sont accentuées par la crainte née après la mort d'une femme en octobre dernier suite à l'explosion d'une bombe artisanale sur un sentier desservant un champ d'oliviers. Certains villageois soutiennent que le drame aurait pu être évité si la victime empruntait une voie aménagée. Outre cela, les habitants précisent que l'espoir qu'ils avaient nourri après l'annonce des aides promises par les responsables des forêts n'a pas duré trop longtemps. Les ruchers et les quelques têtes de cheptel ne sont toujours pas octroyés aux familles démunies pour améliorer leurs revenus. «On nous a dit que les dossiers des aides avait été validé par la commission de wilaya depuis plusieurs mois, mais on n'a rien vu venir», déplore un jeune qui dit avoir bénéficié d'une formation en apiculture de la part des services de la conservation des forêts. «J'ai suivi la formation avec 16 autres jeunes de la région. On nous a expliqué qu'on va nous livrer une dizaine de ruchers chacun. En vain», ajoute-il. D'autres villageois avaient fourni des dossiers pour l'obtention de quelques têtes d'ovin et de bovin. Ils attendent depuis plus d'une année. Une source proche de la conservation des forêts indique que près d'une quarantaine de dossiers formulés par des habitants des trois villages avaient été validés par la commission de wilaya. Mais les aides, dont 16 d'apiculture, 14 ovins et 8 bovins, ne sont pas encore attribuées. En sus de ces problèmes, les habitants de la région se plaignent de l'absence de couverture sanitaire et réclament l'ouverture de la salle de soin réalisée depuis plusieurs années au village Iouaryachen. L'infrastructure a été pourtant aménagée depuis plus de sept ans. Le DSP justifie sa fermeture par l'absence de réseau électrique et d'AEP, alors que le problème réside dans l'absence d'un infirmier devant y assurer les soins de base. Les malades parcourent plus de 15 km pour une simple consultation médicale. À ces difficultés s'ajoutent celles liées à l'absence d'infrastructure de jeunes, notamment à Ait Slimane où l'on se plaint de la dégradation du stade de foot depuis plus d'une année. Interrogé, le P/APC précise que plusieurs projets sont inscrits au profit de la région. Il a cité entre autres, l'aménagement et l'achèvement de l'école primaire d'Ait Slimane et le dallage de certaines ruelles pour faciliter l'accès au village. Il a annoncé également la réalisation courant 2012 d'une annexe d'état civil, une salle de sport au lieudit Ighil et le relogement des six familles du village Ihamaden au chef-lieu communal. Mais cela suffit-il pour mettre un terme aux souffrances endurées par les habitants de la région.