Le Fonds monétaire international (FMI) appelle l'Algérie, ainsi que les autres pays exportateurs de pétrole de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), à rationaliser leurs subventions à l'énergie afin de réduire leurs niveaux de consommation énergétique interne et de parvenir à mieux gérer leurs dépenses sociales. Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques mondiales, publié hier et repris par l'APS, le FMI a ainsi estimé que la réduction des subventions à l'énergie, qui représentent entre 4% et 12% du produit intérieur brut (PIB), permettrait de diminuer la consommation énergétique, libérerait des ressources financières pour des dépenses sociales ciblées et aiderait au financement des investissements publics dans les pays pétroliers de la région MENA. Dans cet ordre d'idées, le Fonds considère que la politique budgétaire des pays exportateurs de pétrole de cette région, dont l'Algérie, «doit gérer les pressions de la demande, préserver les richesses pour les générations futures et s'assurer de l'efficacité des dépenses d'investissements publics».Tout en établissant des prévisions de croissance en amélioration par rapport à l'année précédente, l'institution de Bretton Woods a, néanmoins, vivement insisté sur la nécessité de diversifier l'économie afin de réduire la dépendance au pétrole. Les priorités politiques des pays pétroliers de la région MENA, soutient en ce sens le Fonds, «doivent s'axer autour de la diversification de leurs économies afin de réduire la dépendance au pétrole, d'augmenter les opportunités d'emploi dans le secteur privé et de renforcer leur résistance à des chocs éventuels». Pour le cas de l'Algérie, le FMI prévoit surtout un retour, dès 2015, aux situations de déficit sous l'effet conjugué de la hausse des importations et de la baisse des exportations d'hydrocarbures, ce qui accentuera la tendance, observée déjà depuis plusieurs mois, à l'amenuisement progressif de l'excédent de la balance commerciale. Retour aux déficits En ce sens, indique clairement l'institution financière internationale, la balance des comptes courants de l'Algérie, qui restera positive pour s'établir à 0,5% du PIB en 2014 contre 0,4% en 2013, devrait, dès l'année prochaine, devenir négative pour représenter -1,3% du PIB. Globalement, observe le FMI, l'insuffisance de confiance des investisseurs, le chômage élevé, une faible compétitivité et, dans de nombreux cas, les déficits budgétaires «continueront à peser sur les perspectives économiques» de l'ensemble des pays de la région MENA. Aussi, plaide en définitive la même institution, les réformes visant à augmenter et à diversifier la production et à améliorer la compétitivité et la résilience sont essentielles pour la réalisation non seulement de la croissance durable et inclusive, mais aussi pour la création d'emplois dans les pays en question.