Sans transport et sans gaz de ville, les résidants crient leur désarroi. Relogés depuis près de 10 ans, les habitants de la cité des 412 Logements à Sidi Bennour, dans la nouvelle ville de Sidi Abdallah, se sentent en marge des préoccupations des responsables locaux. Dépourvus des conditions les plus élémentaires d'une vie normale, ils ne savent plus aujourd'hui à quel saint se vouer. «C'est honteux de recourir, plus de 50 ans après l'indépendance, aux bouteilles de gaz butane, s'exclame Ali, un résidant. Si seulement c'était notre unique souci. Les perturbations dans l'alimentation en eau potable et les coupures d'électricité pourrissent notre quotidien.» Ce qui rend la vie encore plus difficile dans cette localité, c'est l'absence totale de transport. «Je travaille à Alger-centre. Pour rentrer chez moi, chaque soir je dois me rendre à Zéralda pour emprunter le bus desservant Mahelma. Une fois arrivé à destination, je suis obligée de faire appel aux taxis clandestins afin d'arriver à Sidi Bennour contre la somme de 100 DA, déclare Feriel, jeune fonctionnaire. Heureusement pour moi que notre société nous garantit le transport la matinée, sinon j'accuserais du retard à mon boulot au quotidien». L'unique solution qu'ont trouvée les habitants de cette bourgade coupée du monde est d'emprunter le transport réservé aux étudiants hébergés dans les deux résidences universitaires sises non loin de leurs habitations. Toutefois, cela reste temporaire, puisque durant les vacances ils sont contraints de revenir à leurs souffrances quotidiennes. Outre cela, les enfants de la cité des 412 Logements et ceux de la cité Police sont tous scolarisés dans une mini-école primaire de seulement 5 classes. Celles-ci surchargée, ils suivent leurs cours par rotation. Pour M. Benmekhlouf, P/APC de Mahelma, tout ces problèmes seront pris en charge. «Pour être clair, les branchements au gaz de ville sont liés au projet de la nouvelle ville de Sidi Abdallah. Donc, en tant qu'APC, nous n'avons pas le droit d'intervenir, encore moins de demander l'inscription d'un tel projet. Pour les perturbations dans l'alimentation en eau potable, ceci est un problème national. Idem pour les coupures d'électricité. Cela ne veut pas dire que nous avons cessé de saisir les instances concernées», explique-t-il. Concernant la surcharge de l'unique école primaire, le P/APC annonce deux projets qui mettront fin à cet épineux problème. Le premier est l'extension de l'établissement existant avec la réalisation de six nouvelles classes. «Ce projet est en cours de lancement. Nous avons aussi inscrit le projet de réalisation d'une nouvelle école de 12 classes à la cité Cosider, dont les procédures administratives sont en bonne voie», ajoute-t-il. Pour ce qui est du transport, le premier responsable de la commune déclare avoir, à plusieurs reprises, lancé des demandes de nouvelles lignes de transport dont la toute dernière relie la localité de Sidi Bennour à la commune de Zéralda. «Mais à cause du manque de passagers, les transporteurs privés refusent de desservir cette localité. Nous assurons toutefois deux bus pour le transport scolaire. Même l'éclairage public est à jour. Nous sommes à cheval avec toute panne ou défaillance de lampes», conclut-il.