Statu quo n Les problèmes et tracasseries multiples : insécurité, manque d'infrastructures, de transports… les habitants crient à l'indifférence de la part des autorités. L'attaque sur les habitants du site de Sidi Bennour à la nouvelle ville de Sidi Abdallah, a été la goutte qui a fait déborder le vase et qui vient s'ajouter aux nombreux problèmes que connaît cette ville censée être un pôle d'urbanisme et de modernité. En effet, l'insécurité sévit. Des intrus, étrangers à la ville, sillonnent au quotidien ce quartier qui se vide le jour des hommes et des enfants qui se déplacent pour travailler ou pour étudier. L'incident qui a eu lieu au début du mois d'octobre en est une preuve. A la suite d'une querelle entre deux commerçants à Sidi Bennour, c'est tout un quartier qui a été attaqué. «Le soir même de la dispute, c'est tout le quartier de l'un des deux commerçants qui a débarqué après le f'tour pour semer la peur et la panique parmi les femmes et les enfants – les hommes étaient allés faire la prière des taraouih», racontent les habitants de Sidi Bennour. Cet incident, qui a défrayé la chronique dans la région et qui a été rapporté par la presse, n'a pas laissé indifférents les habitants qui se plaignent de tas d'autres problèmes qu'ils ne cessent de soulever, depuis deux ans, soit en saisissant les autorités locales, soit en publiant des articles dans les journaux. Abderhmane Megdoud, le président du comité de quartier de Sidi Bennour, nous a précisé que depuis l'arrivée des premières familles, aucune action n'a été entreprise pour améliorer le quotidien des habitants dans ce quartier qui ne peut être qualifié que de dortoir. Le transport en commun n'existe toujours pas. «Nous n'avons que deux minuscules bus de 15 places chacun pour une population estimée 3 500 personnes. Les propriétaires de ces bus travaillent comme il leur plaît. Ils ne respectent pas les horaires et parfois, ils attendent plus d'une heure, jusqu'à ce que leur bus soit plein, pour daigner démarrer. Nos enfants sont contraints de faire plus de 4 km pour arriver aux écoles de Mahelma, car nous n'avons toujours pas d'école à Sidi Abdallah, ni primaire, ni CEM, ni lycée», se plaint M. Megdoud. Le site aussi ne dispose pas d'un centre de soins. Les femmes et les enfants sont donc obligés d'aller à Mahelma pour se soigner. Il n'existe que deux commerces d'alimentation générale, pas de taxiphones, pas de marchands de légumes, pas de bouchers… Les autorités locales de Mahelma, dont dépendent la ville de Sidi Abdallah et le site de Sidi Bennour, que nous avons voulu interroger sur la persistance de cette situation qui pénalise les habitants, ont refusé de nous rencontrer. C'est aussi le cas des responsables de la circonscription administrative de Zéralda dont dépend la ville.