Calvaire n C'est à 5h 30 que les résidents de la cité sortent, le matin, pour embarquer sur l'unique bus Sidi Bennour-Tafourah. «Nous déboursons entre 3 000 et 4 000 DA par mois uniquement pour le transport aller-retour Alger-Tafourah-Alger», affirme un locataire, appuyé par ses voisins. Tous ces citoyens déclarent : «Un pain nous revient entre 28 et 30 DA.» «A chaque voyage, les deux minibus affectés par l'APC de Mahelma pour le transport scolaire encaissent 10 DA par personne, même les enfants paient. Exception faite des enfants scolarisés qui ne paient pas la course du matin ni celle de 16 h.» Cependant, «l'un des chauffeurs de minibus oblige les enfants à payer la course entre midi et 13h, alors qu'une convention le lie à l'APC de Mahelma pour transporter les enfants gratuitement. Il est payé par ladite APC», ont indiqué, outrés, les parents d'élèves. Ces derniers ne manquent pas de signaler les multiples retards de leurs enfants à l'école, par la faute des transporteurs qui ne respectent pas les horaires et qui attendent une heure à l'arrêt, jusqu'au remplissage «à craquer » des bus. Par ailleurs, les représentants des 412 familles de la cité Sidi Bennour, ont déclaré « le P/APC d'Alger-Centre a promis entre 5 et 7 bus. En une année, nous n'avons rien vu venir». «Ce sont les chauffeurs du Cous (transport universitaire) qui parfois acceptent de prendre les enfants sur leur route», ont ajouté les membres du comité. Les parents appréhendent l'hiver, lorsqu'il fera nuit à 17h et que les enfants seront encore dehors, sur la route de Mahelma vers Sidi Bennour. «Cette route est sinueuse, avec des virages dangereux et surtout déserte», craignent les familles. Ladite route se poursuit jusqu'à Benchaâbane, pour finir dans les massifs de la Mitidja. «Au retour d'Alger, la situation n'est guère meilleure, si on rate le dernier bus, on reste coincé à Alger, au mieux à Zéralda», note un locataire. Par ailleurs, les habitants de Sidi Bennour ont précisé qu'«en cas d'urgence, pour se rendre à l'hôpital, il n'y a aucun moyen de transport d'urgence. Il n'existe sur place aucune infrastructure de soins, ni polyclinique ni pharmacie. Dans la journée, il faut descendre à Mahelma où un seul médecin travaille entre 10 heures et midi, même si les malades sont nombreux à attendre. Il faut aller se soigner à Alger. Des gens accidentés se sont rendus à l'hôpital Mustapha-Pacha pour se faire soigner». «Ils nous ont ramenés par la force pour finir ainsi», regrette cette citoyenne venue de la cité Beach. Pour le ramadan, afin d'éviter ces désagréments, beaucoup ont préféré prendre leur congé annuel. Les chefs de famille sont obligés de se rendre à Douéra, Zéralda ou Benchaâbane pour faire leurs courses. Car depuis l'arrivée de ces «Algérois», «les prix ont flambé», selon les premiers résidents.