L'ancienne palmeraie de Ouargla autant que la nouvelle sont infestées de phragmites et autres plantes nocives qui témoignent de la négligence et du manque d'intérêt pour le nettoyage des palmeraies jadis verdoyantes. La multiplication de ce couvert végétal nocif est un facteur de risque important en matière de feux de palmeraies qui augmentent durant la saison des vents de sable en cours. Les mauvaises herbes sont la hantise des vrais agriculteurs qui luttent contre tout ce qui peut propager maladies et feux dans leurs jardins. Mais ces travailleurs de la terre sont en déperdition et le phragmite et compagnie ont envahi les palmeraies durant les vingt dernières années, où on observe une recrudescence des nouvelles plantations alors que tout un pan du patrimoine phœnicicole local est à l'abandon à l'intérieur et dans la périphérie proche de la ville de Ouargla. La saison des vents de sable bat son plein et la menace sur le poumon de Ouargla, son ancienne palmeraie, est omniprésente. Pour la réhabilitation des palmeraies du ksar de Ouargla, le diagnostic de quelques chercheurs de l'université Kasdi Merbah a fait ressortir un grave déséquilibre écologique qui risque de devenir irréversible. Les nouvelles plantations sont en vogue alors qu'un important patrimoine phœnicicole est menacé de disparition. Ouargla perd son écosystème vital et crie au secours, car malgré un diagnostic scientifique et social qui a mis en exergue trois principales contraintes d'ordre agronomique, socioéconomique et écologique et qui tendent toutes vers la disparition des milieux agricoles, notamment les plus anciens, la réhabilitation tant attendue n'a pas encore vu le jour. Les chercheurs ont même proposé un processus bien défini pour atteindre une réhabilitation réussie passant par des actions conjuguées et intégrées sur tous les plans avec la participation des agriculteurs, oasiens, décideurs, développeurs et structures d'appui et d'encadrement. En conclusion, ces derniers appellent à la préservation de cet écosystème fragile et complexe à la fois par la mise à contribution du savoir et du savoir-faire des oasiens, ils mettent en garde contre le syndrome des 4D, à savoir le délaissement, le déséquilibre, la dégradation et la désertification.