La vocation de la région étant agropastorale, il serait opportun d'encourager l'industrie agro-alimentaire en priorité. Que peut-on dire du secteur industriel dans la wilaya d'Oum El Bouaghi, sinon qu'il est à bout de souffle, conséquemment à la fermeture de nombreuses entreprises et au dégraissement de celles encore existantes ? Parmi les unités relevant du secteur public, définitivement fermées, citons la Filab (filature de Aïn Beïda) et unités employaient plus de 1500 ouvriers. Celles restantes, ayant résisté à la menace de disparition, continuent vaille que vaille à fonctionner, après avoir subi d'énormes compressions d'effectifs. Le secteur privé n'a pas non plus été épargné par la crise, puisque plusieurs usines ont mis la clé sous le paillasson, à l'image de la limonaderie de Aïn Beïda. Les deux zones industrielles de la wilaya, implantées respectivement à Aïn M'Lila et Aïn Beïda, occupent une superficie de 298 ha. Il existe toutefois une vingtaine de zones d'activités et de dépôt dans pratiquement toutes les communes. Des zones qui ne renferment hélas que peu d'activités. Seule celle d'Oum El Bouaghi, chef-lieu de wilaya, dispose d'un tissu industriel fiable avec notamment Baticim (filiale de Batimétal), spécialisée dans la fabrication des structures métalliques) et la semoulerie Eriad. Les nouvelles formules initiées par l'Etat, comme l'Angem et l'Ansej, pour relancer le secteur et créer de l'emploi, n'ont pu contribuer au développement tant espéré. Le manque d'expérience des jeunes promoteurs y est pour quelque chose. C'est dans cette perspective justement qu'un nouveau cadre vient d'être institué pour accompagner les jeunes industriels. La semaine passée, le nouveau siège de la pépinière des entreprises de Aïn Beïda a abrité une journée d'étude sur les voies et moyens à mettre en œuvre pour redynamiser le secteur, et ce, en présence du directeur de l'institut national de la propriété industrielle (INAPI). Il s'agit en somme d'accompagner les jeunes industriels dans leurs projets en leur assurant un soutien financier, technique et technologique. La vocation de la région étant agropastorale, il serait opportun d'encourager l'industrie agro-alimentaire au premier chef pour assurer l'autosuffisance en lait et viandes. Rappelons au passage que la wilaya dispose de quatre laiteries industrielles appartenant à des privés mais qui fonctionnent avec de la poudre importée. Quand il y a manque de poudre, la production baisse sensiblement, ce qui ouvre la voie à la spéculation.