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Vers un discrédit du processus électoral à Oran
élection présidentielle
Publié dans El Watan le 17 - 04 - 2014

Tous les indicateurs montrent que nous allons vers un record d'abstention à Oran, qui compte le troisième plus important corps électoral après la capitale et Sétif.
Dans la deuxième ville du pays qui compte un peu plus d'un million d'inscrits sur le fichier électoral, le scrutin d'aujourd'hui sera marqué par une forte désaffection. Une nouvelle marque de désillusion des électeurs à l'égard de la classe politique qui est aux affaires. Hormis la présidentielle de 1995, le taux réel habituel n'a jamais dépassé les 10% à Oran, (le taux de participation officiel oscillant d'habitude entre 40 et 60%). «Non, je ne vais pas aller voter. Les élections n'ont jamais servi à quelque chose en Algérie. Moi, je n'y crois pas car tout est basé sur la fraude», répond Linda, 35 ans, médecin. Comme cette jeune femme, la majorité des Oranais n'iront pas voter, exprimant ainsi leurs doutes sur la sincérité de ce qui est présenté officiellement comme «un suffrage universel».
Fait inédit : officiellement, aucun candidat ne dispose d'un observateur dans tous les bureaux de vote. Ali Benflis compte «près de 2000 observateurs», selon une source administrative et «3000» selon son comité de campagne. Pas assez pour surveiller les 2173 bureaux de vote dans les 26 communes de la wilaya. Louisa Hanoune compte «un peu plus de 1800 observateurs», selon une source de l'administration, «1200» selon son comité de soutien. Abdelaziz Bouteflika ne compterait, selon une source de l'administration, que «1870 observateurs». Moussa Touati, Abdelaziz Belaïd et Ali Fawzi Rebaïne peuvent compter sur 1830, 1725 et 1713 observateurs.
La grande inconnue est le vote des corps constitués dont le corps électoral est loin d'être connu du public. Un corps qui pèsera très lourd aujourd'hui. Mahfoudh Benarba, coordinateur de la région Ouest du Mouvement des citoyens libres qui soutient Ali Benflis se montre optimiste : «Benflis sera en tête à Oran. Ce sera alors la victoire de l'alternance et du changement. Benflis va rendre l'Algérie aux Algériens», dit-il. M. Benarba dénonce «le parti pris de l'administration à Oran en faveur de Bouteflika». Ce que dément formellement l'administration qui dit «avoir adopté une attitude neutre durant cette campagne» Les partisans de Bouteflika eux, crient déjà à la victoire. «Bouteflika va être élu au premier tour avec un raz-de-marée», prédit un membre de son comité de soutien.
Du côté du PT, Mohamed Touhami, membre du bureau politique et coordinateur des comités de soutien à Louisa Hanoune affirme que «les militants ont distribué pas moins de 275 000 prospectus de programmes et ont mené 325 sorties de proximité à la rencontre des citoyens». «La campagne est réussie. Nous avons eu 1100 nouveaux adhérents au parti», poursuit-il. «Il y aura une forte abstention, car les citoyens savent que les dés sont pipés d'avance. Il y a une machine électorale en faveur de la reconduction de Bouteflika qui incarne le statu quo. L'abstention, le boycott ou l'indifférence sont tous synonymes de discrédit qui affecte ce processus électoral», analyse Farid Khemisti, ex-membre de la Coordination pour le changement et la démocratie (CNCD) à Oran.
Maître Khemisti fait le parallèle avec l'élection de 1991 où le FIS s'était accaparé la majorité des sièges à l'Assemblée législative avec une minorité des Algériens. «Ce sera pareil demain. Avec une fraude massive, Bouteflika sera réélu avec une majorité des votants mais qui n'est en réalité qu'une minorité des Algériens», soutient-il. De son côté, Hassan Remaoun, historien et chercheur associé au CRASC, explique cette désaffection de la chose politique : «Les Algériens sont déçus. Il y a un fossé entre ce qu'ils vivent et ce qu'ils voient à la télé qui leur montre ce qui se passe ailleurs. Ils ne se reconnaissent pas dans la classe politique actuelle. Notre société bouge très vite. Elle évolue très vite. Mais la classe politique ne suit pas le même rythme. Résultat : Il y a beaucoup d'espoirs qui sont déçus.»
L'autre problème souligné par cet universitaire est d'ordre générationnel : «Le savoir n'est pas transmis entre les générations.» Quelle est la solution ? «Il faut un enrichissement de la culture politique par une refonte intelligente du système éducatif. Et puis, il y a une urgence pour l'Etat-nation de régler définitivement les trois questions essentielles qui ne sont pas encore tranchées à travers le mouvement national : la citoyenneté, la justice sociale et l'identité», tranche M. Remaoun. Pour y parvenir, maître Khemisti estime que «la seule solution est la révolution citoyenne pacifique pour amener le régime à accepter une transition démocratique par l'instauration d'une présidence collégiale pour élaborer une nouvelle Constitution afin d'aller à une deuxième République. Une République qui bannirait à jamais le système de cooptation des présidents pour laisser place à une vraie alternance par les urnes».


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